La virtualisation s’est imposée depuis longtemps comme un socle de la consolidation et de l’optimisation des infrastructures IT. VMware, acteur historique du marché, en a été le principal artisan. Mais depuis son acquisition par Broadcom, la donne a changé sur le plan économique. Résultat : des coûts multipliés par trois, voire par dix, selon les configurations.
Chaque semaine, la rédaction de ChannelBiz donne la parole à un spécialiste IT et Tech, qui apporte un éclairage plus personnel sur l’actualité et les tendances du Channel. Cette semaine, c’est Jean-Daniel Brenckmann, Directeur des Partenariats chez Intelcia ITS, qui se prête à l’exercice
Depuis le rachat de VMware par Broadcom, les entreprises font face à une explosion des coûts. Cette rupture économique impose une remise à plat des modèles de virtualisation historiques. Faut-il rester captif, ou repenser l’architecture informatique à l’ère du cloud-native ? C’est la question qu’ont prévu de se poser plus des deux tiers des DSI1 en 2025.
Cette contrainte budgétaire agit comme un révélateur : VMware n’est plus aligné avec les promesses initiales. D’ailleurs Forrester prévoit qu’en 2025, 20%2 des clients VMWare se désengageront pour se tourner vers des alternatives.
VMware Exit : replatformer intelligemment plutôt que migrer aveuglément
Plutôt que de migrer à l’identique vers un autre hyperviseur — ce qui reviendrait à substituer une dépendance par une autre — les entreprises ont tout intérêt à envisager une approche plus stratégique. Trois grands scénarios se dessinent alors :
- Le passage au cloud public : en remplaçant les VM on-premise par des services IaaS ou PaaS. Ce scénario implique une réingénierie partielle des applications, mais permet une montée en échelle rapide et une meilleure maîtrise des coûts via des outils FinOps et d’automatisation (IaC, CI/CD).
- L’infrastructure hyperconvergée et gérée en mode cloud hybride : une alternative pour les organisations souhaitant conserver une maîtrise locale tout en modernisant la gestion de leurs ressources (stockage, calcul, réseau). L’intégration native de fonctions d’orchestration, de supervision et de sécurité permet de gagner en efficacité opérationnelle.
- Le modèle open source souverain : avec des plateformes de virtualisation comme Proxmox, OpenStack ou KVM, combinées à des outils de gestion cloud-native. Ce choix offre une indépendance technologique et un alignement fort avec les stratégies de souveraineté ou de cloud de confiance.
Ces options peuvent être combinées selon les typologies de charges de travail et les contraintes métiers.
Un ROI accéléré et des gains opérationnels significatifs
Les technologies sont matures, les offres cloud sont flexibles, et des dispositifs d’accompagnement — audit, cofinancement, migration par étapes — facilitent aujourd’hui les transitions, et même pour des parcs démarrant à quelques centaines de VM.
Les phases de migration se déroulent en trois phases : avec un audit détaillé des infrastructures et des chemins de migration et modernisation possibles, ainsi qu’un calcul de TCO à 5 ans détaillé. La seconde phase concerne, la migration à minima des applications les plus courantes pour tester et optimiser les processus de migration en phase finale. Et enfin la migration intégrale, avec une bascule totale de toutes les applications jugées pertinentes lors de la première phase, vers une infrastructure modernisée, avec un financement optimisé et des économies sur les coûts opérationnels à la clé.
Les benchmarks observés sur des projets de migration de VMware vers un nouvel environnement montrent des résultats tangibles :
- 30 %3 de réduction des coûts d’infrastructure en migrant vers le cloud.
- 40 à 60 % d’économie sur les coûts opérationnels en passant à un modèle applicatif cloud-native.
- 60 à 70 % de réduction des interruptions non planifiées.
Le statu quo n’est plus une option. L’enjeu n’est pas la simple réduction de coût, mais la capacité à faire évoluer la stack IT vers un modèle résilient, et évolutif — ce que ne permet plus VMware dans sa configuration actuelle.
Quitter VMware, c’est remettre l’infrastructure au service de la performance métier. C’est retrouver de la marge de manœuvre budgétaire pour investir dans l’innovation, la sécurité, et l’expérience utilisateur. À condition d’être bien orchestrée, cette sortie de VMware peut être le point de départ d’une refonte structurelle du SI, dans une logique cloud-first, orientée DevSecOps et pilotée par la donnée. Ce n’est plus une tendance. C’est un mouvement de fond.
1 https://www.cloudbolt.io/industry-research/vmware-acquisition-aftermath/
2 https://www.forrester.com/blogs/predictions-2024-technology-infrastructure/
3 https://aws.amazon.com/fr/migration-acceleration-program/
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