Quand les déchets électroniques augmente 5 fois plus vite que la quantité de déchets recyclés.

La plupart des entreprises continuent de remplacer leurs équipements (ordinateurs, tablettes, smartphones) selon des cycles fixes, indépendamment de leur durée de vie réelle.

Chaque semaine, la rédaction de ChannelBiz  donne la parole à des spécialistes IT et Tech, qui apporte un éclairage plus personnel sur l’actualité et les tendances du Channel. Cette semaine, c’est Stefan Lindau, Nordic Country Manager chez Panasonic TOUGHBOOK qui se prête à l’exercice.


Selon le rapport annuel sur les déchets électroniques publié par les Nations unies en mars 2024, la production mondiale de déchets électroniques augmente cinq fois plus vite que la quantité de déchets électroniques recyclés. Un constat alarmiste alors même que les entreprises détiennent une partie de la solution face à ces enjeux environnementaux : la remise en cause de ces cycles fixes.   

Le poids de l’obsolescence dans les entreprises  

Dans le cadre du rapport annuel, les Nations unies ont calculé que les 62 millions de tonnes de déchets électroniques recensés en 2022 pourraient remplir 1,55 million de camions de 40 tonnes. Le problème réside en partie dans le fait que les entreprises du monde entier travaillent selon des cycles fixes qui déterminent quand le matériel (comme les ordinateurs et les tablettes) doit être remplacé, au lieu de tenir compte de la durée de vie réelle des appareils. La triste vérité est que de nombreux produits électroniques sont délibérément conçus pour ne pas durer. Ce phénomène, connu sous le nom d’obsolescence programmée, est devenu une pratique courante. Certains fabricants limitent intentionnellement la durée de vie de leurs produits afin d’encourager les consommateurs à renouveler leurs achats de manière répété.

Des cycles de remplacement délétères  

Selon une étude menée début 2024 dans les pays nordiques, environ un tiers des entreprises en Suède, au Danemark, en Norvège et en Finlande remplacent systématiquement leur matériel tous les trois ans. Pire encore, jusqu’à 4 % des entreprises changent leurs ordinateurs et tablettes après moins d’un an d’utilisation, et ce, quelle que soit l’usure des appareils. Ce comportement est non seulement néfaste pour l’environnement, mais il témoigne aussi d’une réflexion inadaptée à l’évolution des technologies.

Une responsabilité partagée

 Ce renouvellement frénétique s’explique souvent par la volonté des entreprises de fournir les derniers modèles à leurs employés. Pourtant, cette course à l’innovation n’est pas toujours nécessaire. Si, comme consommateurs, nous avons déjà remplacé un smartphone encore fonctionnel pour un modèle plus récent, les entreprises suivent parfois ce même schéma, contribuant ainsi à une accumulation de déchets évitables. Il est temps de reconnaître que nous faisons tous partie du problème.

Réorienter la technologie vers la durabilité        

Pourtant, les solutions existent. Les appareils électroniques sont souvent capables de durer bien plus longtemps que ce que les cycles de renouvellement laissent supposer… Un constat qui interpelle alors que le secteur de la Tech est responsable de 5 à 10 % des émissions mondiales de CO2, selon l’institut de recherche international IDC. Ce chiffre devrait nous pousser à remettre en cause nos pratiques et à favoriser l’utilisation prolongée des équipements déjà en place.

Dans ce contexte, les entreprises ont la possibilité de prendre les devants pour résoudre ce problème en abandonnant les cycles de remplacement fixes et en se basant sur la véritable durée de vie des équipements électroniques. En optant pour des produits conçus pour durer, elles réaliseront également des économies substantielles. Ce constat s’impose déjà pour certains fabricants qui examinent les ordinateurs et tablettes qu’ils ont livrés auprès de leurs clients : une part infime nécessite une réparation après plusieurs années de réparation. Si cela peut apparaitre comme une mauvaise nouvelle pour les vendeurs, cela s’avère extrêmement positif en termes de durabilité pour les entreprises, rejoignant ainsi l’impératif écologique qui s’impose à tous.


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