Dans le cadre d’une enquête mondiale regroupant 1 800 participants au total, 200 décideurs informatique et cybersécurité français ont été interrogés, dans des entreprises de plus de 500 employés, et couvrant de multiples secteurs d’activité. Une étude menée par Fastly dans le cadre de son rapport annuel sur la cybersécurité.
Les entreprises françaises subissent en moyenne 44 incidents de cybersécurité par an, soit près d’un par semaine. Ces attaques, qui causent des interruptions de service, des pannes systèmes, ou encore des pertes de données sensibles, laissent des marques profondes sur leur performance et leur organisation. Selon l’étude annuelle Global Security Research de Fastly, réalisée auprès de 200 décideurs IT en France, le délai moyen de récupération après un incident s’élève à 6,4 mois, dépassant de 1,2 mois les prévisions initiales des entreprises.
Chiffres globaux :
- 44 incidents de sécurité en moyenne par entreprise sur 12 mois
- 6,4 mois : temps moyen de récupération
- 1,2 mois : écart entre temps prévu et réel de récupération
Les conséquences financières sont également significatives. En moyenne, les cyberattaques représentent 2,8% du chiffre d’affaires annuel des organisations touchées. Pour les grandes entreprises, ce pourcentage peut se traduire par des millions d’euros de pertes. Outre les impacts directs sur la rentabilité, près de 46% des entreprises interrogées ont également signalé des interruptions majeures de leurs systèmes, tandis que 29% ont subi des pertes de données sensibles, mettant à risque leur réputation et leur compétitivité.
Marshall Erwin, Chief Information Security Officer (CISO) de Fastly, souligne l’ampleur du problème : « La reprise complète après une violation de données ne s’accélère pas, bien au contraire. Les pertes en termes de revenus, de réputation et de temps impactent durablement les relations commerciales et drainent les ressources d’autres secteurs de l’entreprise. »
Des secteurs inégalement exposés
L’étude met en lumière des différences notables dans l’exposition aux cybermenaces selon les secteurs d’activité. Les entreprises du secteur financier sont les plus vulnérables, représentant 20% des répondants. Ces organisations sont particulièrement ciblées par des attaques sophistiquées, cherchant à compromettre les systèmes de paiement et les bases de données clients. Le secteur public, regroupant 15% des répondants, doit composer avec des obligations spécifiques, notamment la protection des données sensibles des citoyens, souvent visées par des attaques stratégiques. Quant au secteur du retail (14%), il est confronté à des cybermenaces croissantes sur les plateformes d’e-commerce, qui deviennent des cibles privilégiées.
Impact financier & opérationnel :
- 2,8% : perte moyenne de revenus pour les entreprises touchées
- 46% : interruptions de service/pannes
- 29% : pertes de données
- 21% : baisse de rentabilité
L’évolution rapide des cybermenaces, notamment l’automatisation des attaques signalée par 45% des entreprises, aggrave encore la situation. Les ransomwares et les extorsions de données restent les menaces les plus inquiétantes pour 39% des sondés, suivis de près par les attaques d’ingénierie sociale (38%).
Face à cette montée en puissance des risques, 83% des entreprises françaises envisagent d’augmenter leurs investissements en cybersécurité. Toutefois, pour rationaliser les coûts, 67% d’entre elles misent sur la consolidation des solutions, adoptant une approche plus intégrée et cohérente.
Une résilience à construire avec une approche stratégique
Si les cybermenaces deviennent de plus en plus complexes, la réponse des entreprises s’oriente vers une stratégie proactive. 44% des répondants identifient la formation des collaborateurs comme une priorité pour renforcer la chaîne de sécurité, tandis que 34% mettent l’accent sur le renforcement des mesures techniques. L’éducation et la sensibilisation des équipes apparaissent comme des éléments clés dans la lutte contre les cyberattaques, où l’erreur humaine reste un facteur critique.
Menaces & réponses :
- 39% : ransomware/extorsion comme principale menace
- 38% : attaques d’ingénierie sociale
- 45% : automatisation des attaques comme facteur de risque
- 44% : renforcement de la formation employés
- 34% : renforcement des mesures de sécurité
Marshall Erwin insiste sur l’importance d’une approche globale : « Nous constatons l’émergence d’une approche plus collaborative, où la sécurité devient l’affaire de tous et s’intègre naturellement à chaque projet dès sa conception. » Cette vision, qui repose sur une anticipation renforcée et des partenariats d’expertise, permettrait aux entreprises de démontrer une meilleure résilience face aux menaces et de réduire leurs délais de reprise après une attaque.
Alors que le paysage des menaces évolue constamment, l’étude de Fastly rappelle que seules les entreprises ayant une stratégie de cybersécurité bien définie pourront limiter les impacts des attaques et continuer à évoluer dans un environnement numérique de plus en plus hostile.
Investissements :
- 83% prévoient d’augmenter leurs investissements
- 67% envisagent de consolider leurs solutions
- 1,47M$ : dépense moyenne annuelle en sécurité web/API
- 6 solutions de cybersécurité en moyenne par entreprise
- 28% de chevauchement fonctionnel entre solutions
Lien du rapport dans son intégralité sur ce lien.
Méthodologie : Les entretiens ont été menés en ligne par Sapio Research en septembre 2024 via une invitation par email et un questionnaire en ligne.