Chaque semaine, la rédaction de ChannelBiz donne la parole à des spécialistes IT et Tech, qui apporte un éclairage plus personnel sur l’actualité et les tendances du Channel. Cette semaine, c’est Elven Swinburne, VP Sales & Marketing chez Craft AI, qui se prête à l’exercice.
Un obstacle majeur à l’adoption généralisée de l’IA réside dans les risques de confidentialité liés à l’utilisation des données. Pour entraîner et affiner les modèles d’IA, les entreprises doivent accéder à de vastes quantités de données souvent hautement confidentielles, qu’il s’agisse de données personnelles, commerciales ou industrielles. Le partage de ces informations, même en interne, peut entraîner des fuites ou des utilisations frauduleuses, exposant l’entreprise à des risques juridiques et réputationnels. De plus, les modèles d’IA eux-mêmes peuvent être exploités pour extraire des informations sensibles via des « reconstruction attacks », compromettant la confidentialité des données initiales.
L’utilisation non contrôlée de services d’IA générative (GenAI) par les employés ajoute une couche supplémentaire de risque. Sans directives claires, les collaborateurs peuvent divulguer involontairement des informations stratégiques en interagissant avec des chatbots ou des plateformes non sécurisées. Par ailleurs, la pseudonymisation, souvent présentée comme une solution, montre ses limites. En croisant différents jeux de données, il est possible de réidentifier des individus ou des entreprises, révélant la fragilité de cette méthode.
Face à ces enjeux, les données synthétiques émergent comme une solution prometteuse. Générées artificiellement par des algorithmes entraînés sur des données réelles, elles reproduisent les caractéristiques statistiques du jeu de données initial sans révéler d’informations spécifiques. Cette approche garantit une anonymisation irréversible, protégeant ainsi la confidentialité des données sources.
Les avantages des données synthétiques sont multiples. Elles permettent de partager et d’utiliser des informations sensibles sans risque de violation de la confidentialité, ouvrant la voie à une collaboration accrue et favorisant le développement de modèles d’IA plus performants. De plus, elles offrent l’opportunité de corriger les biais présents dans les jeux de données originaux. En ajustant ces biais lors de la génération des données synthétiques, les entreprises peuvent développer des modèles d’IA plus équitables et représentatifs, renforçant la confiance dans ces technologies.
Au-delà de l’IA, ces données artificielles sont précieuses pour le développement et le test de systèmes informatiques. Les développeurs peuvent travailler sur des environnements proches de la réalité sans risquer de compromettre des données sensibles, accélérant les cycles de développement et améliorant la qualité des solutions déployées.
Si les données synthétiques représentent une avancée significative, d’autres aspects méritent une attention particulière pour réussir un projet d’IA. La dette technique est un écueil fréquent : des solutions sur mesure ou open source peuvent sembler attractives à court terme, mais engendrent souvent des coûts de maintenance exponentiels à mesure que le projet prend de l’ampleur. Penser à l’industrialisation dès le départ est donc essentiel.
Les pratiques environnementales sont également au cœur des préoccupations. L’entraînement et le déploiement de modèles d’IA consomment une quantité significative d’énergie, avec une empreinte carbone non négligeable. Optimiser les modèles pour qu’ils soient plus efficaces énergétiquement contribue à réduire les coûts et à répondre aux enjeux écologiques actuels. Le risque de dépendance vis-à-vis d’un fournisseur unique, ou « vendor lock-in », doit aussi être anticipé. Opter pour des solutions ouvertes et interopérables garantit flexibilité et indépendance technologique, permettant à l’entreprise de s’adapter rapidement aux évolutions du marché.
Enfin, la fiabilité et le contrôle des modèles d’IA sont primordiaux. Les phénomènes d’hallucination, où l’IA génère des informations erronées ou incohérentes, peuvent avoir des conséquences désastreuses. Mettre en place des mécanismes de supervision et de validation est indispensable pour assurer la qualité et la pertinence des résultats produits.
L’adoption de l’intelligence artificielle offre des opportunités exceptionnelles pour transformer les entreprises et stimuler l’innovation. Cependant, cette révolution technologique doit s’accompagner d’une démarche rigoureuse en matière de sécurité et d’éthique. Les données synthétiques se présentent comme une réponse efficace aux défis de confidentialité, permettant de concilier exploitation des données et protection des informations sensibles.
En conjuguant innovation et responsabilité, les entreprises peuvent non seulement éviter les écueils liés à l’IA, mais aussi en faire un levier puissant pour façonner un avenir technologique plus sûr, plus éthique et résolument tourné vers le progrès.
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