Frédéric Sérafin : IIyama, est une société créée en 1973 près de Nagano, au sud du Japon. IIyama, c’est le nom du village où l’entreprise a été créé, tout simplement. À l’origine, l’entreprise fait de la R&D pour des fabricants d’électronique grand public. C’est une société d’ingénieurs, qui travaillent principalement en sous-traitance de Sony, sur la technologie du tube Trinitron – qui a fait la notoriété de Sony dans les années 70-80.
Au milieu des années 80, le brevet du Trinitron tombe dans le domaine public, il est récupéré par Mitsubishi, qui propose à IIyama de travailler sur un ‘Trinitron bis’, un Trinitron amélioré. IIyama accepte, à condition que l’entreprise ait l’exclusivité de ce nouveau tube, qui sera baptisé Diamondtron. Nos ingénieurs étaient très, très bons. Au milieu des années 80, les moniteurs avec des tubes cathodique Diamondtron sont créés, en joint-venture avec Mitsubishi. Les premiers écrans IIyama voient le jour.
L’exportation de ces moniteurs en Europe commence à ce moment là, via le Benelux puis des filiales dans plusieurs pays, dont la France. A la fin des années 90, IIyama s’est imposé parmi les leaders du marché en Europe. Nous sommes notamment la première marque à garantir nos écrans 3 ans sur site, quand le standard est en 1 an retour atelier. Mais cela ne va pas durer. La fin des années 90 marque la bascule de la technologie vers le LCD. Nous faisons face à une concurrence nouvelle. Les entreprises coréennes, principalement, arrivent avec des prix très agressifs.
IIyama souffre énormément, la société est proche de disparaître. Une période difficile qui se prolonge jusqu’en 2004-2005, quand IIyama est rachetée par la holding MCJ, basée à Tokyo (un fabricant de PC spécialisé sur le web et les configurations à la demande, en BTO). MCJ revoit la stratégie de l’entreprise, ils ferment plusieurs filiales dans le monde. Ils conservent le Japon, bien sûr. Et l’Europe dont le siège au Benelux va devenir IIYAMA International.
C’est dans ce contexte que je rejoins l’entreprise, en septembre 2006, avec James Shibduth (directeur commercial aujourd’hui à la retraite). L’activité est au plus bas, l’entreprise ne vend plus que 200 moniteurs par mois en France, en moyenne. Avec James, nous repartons quasiment de zéro. Notre réseau de distribution lui, est toujours en place. Parmi ceux qui croient tout de suite dans notre projet, on retrouve des acteurs comme Ingram Micro, ETC, Blue River System et des e-commerces comme Grosbill et Rue du Commerce. C’est grâce à eux que le redémarrage d’IIyama peut se faire aussi vite.
Il faut dire aussi que nous profitons d’un contexte favorable : En 2006, le marché est pénurique, tout le monde cherche des moniteurs, et les prix ont fortement augmentés. Quand on arrive, nos stocks IIyama sont pleins. Et nous avons les seuls écrans du marché en 2ms. Cette année-là, nos objectifs sont modestes : 2 000 moniteurs par mois, 25 000 sur l’année. Dès, le 1er mois, tout va très vite : nous prenons 4 000 pièces en commande, puis encore 4 000 en octobre, novembre et décembre. Un rythme que nous maintenons sur 2007 : soient près de 50 000 pièces pour notre 1ère année.
Ce dont on se rend compte, c’est aussi que la marque a gardé une très bonne image, dans le réseau de distribution comme chez les clients finaux. Nous prêtons beaucoup d’écrans : Ceux qui les testent ou les achètent en sont très satisfaits. Les retours de la presse sont très bons. Tout ça créé une dynamique positive. La suite, ce sont des croissances à deux chiffres quasiment tous les ans, pendant 18 ans. Nous fonctionnons ainsi, en duo, 10 ans, avec James. Jusqu’à vendre 300, 400 000 écrans par an. Il devient alors nécessaire de recruter.
Allison Geslin nous rejoints en 2016. Puis Imthiyas Mouhamad, en 2018, pour développer nos gammes tactiles, le marché du LFD. Le départ de James à la retraite nous amène à repenser notre organisation. En 2022, IIyama me fait confiance en tant que General Manager France. Je recrute Franck Lopez, sur le retail/e-tail. puis Sofiane Hamouche, en support technique (Dylan Rodrigues, depuis). Et enfin Bouzid Ouennich, qui remplace numériquement James. Je suis vraiment fier de cette équipe et de ce que nous construisons avec nos partenaires. »
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