D’après les prévisions du cabinet Morgan Stanley, le deuxième semestre de 2017 verra le vrai démarrage des objets connectés.
Les réfrigérateurs seront bientôt tous capables de se connecter à Internet pour renouveler automatiquement l’achat des yaourts avant que le dernier ne disparaisse. C’est du moins la vision, schématique évidemment, que l’on peut déduire d’une étude de Morgan Stanley, qui avance que 2017 sera l’année de l’Internet des objets (IoT) pour les usages du quotidien.
L’établissement financier considère que l’industrie des semi-conducteurs se met aujourd’hui en branle pour produire massivement des objets connectés et autres appareils dédiés sur le marché. Il s’appuie sur les déclarations de 117 décideurs moteurs dans le secteur de l’IoT. Ceux-ci avancent que 90% des concepteurs intègrent connectivité et puissance de calcul (via des microcontrôleurs) dans leurs nouveaux produits. En considérant que le délai entre le début de la conception d’un appareil et son arrivée sur le marché s’étend entre 12 et 18 mois, il faut s’attendre à une vague massive d’objets connectables (à défaut d’être forcément connectés) pour le second semestre 2017 et à une accélération de l’offre en 2018. Cette demande en microcontrôleurs devrait, au passage, booster de 15% en 2017 et de 35% en 2018 les 330 milliards de dollars générés aujourd’hui par l’industrie des composants électroniques, rapporte ValueWalk
Le signal de départ donné par Softbank
Le récent rachat de ARM par Softbank constitue d’ailleurs un signe annonciateur aux yeux des analystes de Morgan Stanley. Au-delà du secteur des smartphones et tablettes, Softbank a clairement fait part de ses intentions d’accélérer le développement de composants dédié aux objets connectés. Des investissements qui viennent titiller le concurrence, bien décidée à se positionner également sur l’IoT. A commencer par Intel qui vient de dévoiler Joule, un kit dédié au développement des objets connectés. Un mouvement que les éditeurs ont anticipé en proposant des OS dédiés à l’IoT comme Microsoft avec Windows 10 for IoT, Google avec Brillo, WindRiver (par ailleurs filiale d’Intel) avec VxWorks. Sans oublier les initiatives du monde Open Source Linux, avec Ubuntu Core ou encore de Robot Operating System (ROS) pour n’en citer que quelques-uns.
L’engouement pour les ordinateurs embarqués Arduino et autres Raspberry Py ou l’adoption encore timide par les ménages de thermostats « intelligents » et autres systèmes d’automatisation de la gestion du foyer ainsi qu’une kyrielle d’objets connectés plus ou moins mobiles (du pèse-personne à la montre en passant par les trackers et autres porte-clés connectés) laissent effectivement à penser que le marché de l’IoT grand public tend à devenir mature. Mais de là à accepter que le frigo fasse nos courses à notre place…