Recul du marché mobile en France au premier trimestre 2016

L’année 2016 a commencé par le recul du nombre de cartes SIM vendues en France, malgré deux trimestres consécutifs de hausse fin 2015. L’IoT, par contre, poursuit sa marche en avant.

Marché des communications électroniques mobiles France 2016
Marché des communications électroniques mobiles France 2016

Après une fin d’année 2015 en hausse, le marché mobile  français a commencé 2016 avec un nombre de cartes SIM distribuées au premier trimestre en baisse de 295 000 unités. Le volume global de cartes SIM redescend à 71,83 millions, contre 72,12 fin décembre 2015, selon les chiffres du dernier observatoire de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Un total qui ne comprend pas le marché M2M.

Sur 12 mois, le marché maintient sa croissance, mais de justesse (+0,7%). C’est deux fois moins que les 1,5% constatés à la fin du premier trimestre 2015. Notons que moins de 69,6 millions de cartes sont aujourd’hui considérées comme actives, soit près de 97% du total des SIM du territoire.

Cartes prépayées - Mobiles france 2016, Observatoire ARCEP
Cartes prépayées – Mobiles france 2016, Observatoire ARCEP

Ce recul est avant tout celui du marché des cartes prépayées qui cède inexorablement du terrain face aux offres forfaitaires. Sur le trimestre, ce segment a reculé de 654 000 SIM. Certes moins que les 772 000 disparitions du premier trimestre 2015. Mais, sur l’année, les cartes prépayées chutent de 13,3 %, contre -10,2% un an plus tôt. Une baisse que le marché du post-payé ne parvient pas à compenser malgré ses 359 000 SIM supplémentaires sur le trimestre (+4,1% sur l’année). Les formules mensualisées sont essentiellement portées par des offres qui ont jusqu’alors profité des prix tirés vers le bas par la concurrence que se livrent les opérateurs, et aussi par les formules sans engagement. « Le nombre d’offres sans engagement augmente contribuant ainsi à accroitre la proportion de forfaits libres d’engagement (+0,5 point sur le trimestre, +7 points en un an), qui représentent 61,1% des 58,5 millions de forfaits commercialisés en métropole », indique l’Arcep.

La faiblesse du marché de l’entreprise

Cette faible croissance globale marque peut-être le signe d’une certaine saturation du marché mobile français. Si l’on regarde son évolution ces dernières années, le nombre de SIM distribuées n’a cessé de croitre jusqu’à mars 2015 (même s’il a connu des vagues de creux aux débuts 2010 et 2013). Si bien que le marché ne parvient pas à franchir le seuil de 110% de la population française. Il est de 108,1% au 31 mars 2016, en progression sensible en regard des 107,9% constatés un an auparavant, mais en recul face au record de 109,2% du 4e trimestre 2015. Sommes-nous entrés dans une période de stagnation ?

Le régulateur ne fournit pas d’explication à cette baisse. On peut penser que les terminaux mobiles personnels sont de plus en plus employés dans le cadre d’usages professionnels, ralentissant ainsi la demande. On constate en effet que la croissance du marché des offres entreprises a faibli au premier trimestre 2016, avec « seulement » 10 000 cartes de plus sur le trimestre contre 80 000 un an auparavant. Le marché de l’entreprise frôle le 8 millions de cartes au 31 mars. Sa croissance annuelle de 2,1% est en net retrait par rapport à la moyenne de l’année 2015 (au-dessus de 3 %).

Le M2M en pleine forme

Marché des communications électroniques mobiles France 2016
Marché des communications électroniques mobiles France 2016

En revanche, le parc M2M (les SIM dédiés aux objets) poursuit sa progression inexorable. Avec 972 000 cartes vendues sur le trimestre, le secteur bat son record de 909 000 unités du 3e trimestre 2015. Et sa progression annuelle dépasse les 29% (2,6 millions de cartes supplémentaires en un an). Le parc M2M s’élève aujourd’hui à 11,3 millions de SIM. Un secteur qui, avec l’explosion de l’Internet des objets (IoT), n’en est qu’à ses débuts, même s’il faudra probablement requalifier les critères du marché M2M avec l’arrivée de nouveaux protocoles mobiles tels que Lora et Sigfox, diversement adoptés par Orange, Bouygues Telecom et SFR, ou le LTE-M, qui intègre plutôt des puces communicantes dédiées que des cartes SIM à proprement parler.

Crédit photo : LDprod / Shutterstock

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