Avis d’expert : Jeff Maury, sur l’intérêt de connecter les applications mainframe avec les nouvelles technologies.

D’après Jeff Maury, chef de produit chez SysperTec, accéder aux applications mainframe, une étape nécessaire mais pas suffisante. De nombreux facteurs tels que la mobilité et le e-commerce sont autant de causes qui poussent les DSI à ouvrir les applications mainframe vers ces nouveaux accès. Pour autant, les dernières évolutions amenées principalement par la révolution Cloud nous amènent à penser que c’est une étape nécessaire mais pas suffisante.

Selon l’expert, il faut commencer par ouvrir les applications mainframe. Le mainframe a fêté cette année ses 50 ans d’existence. Malgré des assauts répétés (client/serveur, web, etc.) il représente encore une part significative du commerce numérique et les Fortune 500 l’utilisent largement au sein de leur système d’information.

Les raisons de ce succès sont liées à la solidité de la plate-forme, sa capacité éprouvée à supporter de fortes charges et un large écosystème bâti depuis ces nombreuses années (même si des problèmes de compétence commencent à surgir).

Cependant, cette architecture, sur laquelle les sociétés ont investi des sommes considérables, ne permet pas d’offrir un accès universel, puisque basée sur des technologies anciennes.

Les directions informatiques vont donc mettre en place des solutions permettant d’offrir un dialogue entre les terminaux modernes et universels (navigateurs web, terminaux mobiles, etc.) et l’ensemble des applications mainframe. Bien entendu, ces solutions devront permettre d’optimiser les investissements passés sans être intrusives, c’est-à-dire nécessiter une adaptation des applications accédées car cela remettrait en cause le retour sur investissement (ROI).

Les solutions devront naturellement respecter les normes de sécurité mise en place, les procédures de mise en production (contrôle de version, administration).

Ces solutions permettront d’accéder aux applications mainframe à partir de multiples canaux, que ce soit les navigateurs Web (Internet et/ou Intranet), et les terminaux mobiles, ce qui a pour conséquence d’étendre la population utilisatrice, revalorisant ainsi le patrimoine applicatif.

Grâce à des technologies comme HTML5 et Responsive Design, l’accès aux applications sera uniformisé quel que soit le terminal utilisé, la présentation sera automatiquement adaptée en fonction des caractéristiques du terminal : on est loin des restrictions imposées par le « standard » 3270 !!!

Pourtant Jeff Maury, le rappelle, connecter les applications mainframe, est une étape souvent oubliée. Si fournir un accès universel aux applications mainframe est une avancée technologique importante et non négligeable, on oublie souvent que ce n’est qu’un aspect de la problématique.

En effet, l’époque où le système d’information n’était composé que du mainframe est aujourd’hui révolue. Depuis l’apparition des systèmes distribués hier, et du Cloud Computing aujourd’hui, le système d’information est maintenant hétérogène. Le parc applicatif est réparti entre ces différents systèmes, même si le mainframe a conservé une place prépondérante dans ce nouvel écosystème.

Les services fonctionnels sont donc désormais répartis entre les différents systèmes et les applications ne sont plus monolithiques. Les applications doivent donc communiquer entre elles, sachant que la répartition entre les systèmes sera d’ordre fonctionnel. En projetant sur le périmètre mainframe, ces applications doivent être capables d’utiliser les services des applications des systèmes externes, à savoir distribués et/ou Cloud.

C’est ici que le problème principal apparait : en effet, les pratiques et compétences entre ces deux mondes sont complètement différentes. L’intégration entre ces deux types d’application est donc un défi qu’il va falloir relever et les solutions d’intégration devront prendre en compte cette problématique.

De la même manière que les solutions permettant d’accéder aux applications mainframe à partir de n’importe quel terminal l’ont fait par une conversion des anciens flux (3270, COBOL) vers les nouveaux (HTML, SOAP, JSON, XML), l’intégration de ces nouveaux services ne pourra se faire que par une conversion des nouveaux flux (HTML, SOAP, JSON, XML) vers les anciens (3270, COBOL).

Avec cette nouvelle génération de solutions d’intégration, les applications mainframe sont maintenant intégrées d’une manière naturelle dans les systèmes d’information modernes.

Jeff Maury conclut son analyse en confirmant l’arrivée d’une nouvelle jeunesse des applications mainframe. L’avènement de cette nouvelle génération de solutions va mener à une nouvelle jeunesse des applications mainframe. En effet, alors qu’elle était auparavant cantonnée aux ressources disponibles sur le mainframe, la possibilité d’utiliser les ressources externes de manière productive va permettre d’envisager des évolutions fonctionnelles sur ces applications et ouvrir des nouvelles perspectives.