La rumeur disait vrai : le japonais Sony se désengage du marché des PC. Il vient de confirmer la cession de sa division ad hoc à un fonds, anticipe une perte de 810 millions d’euros pour l’année 2013 et va supprimer quelques 5.000 postes dont pas moins de 3.500 à l’étranger.
Le tsunami était annoncé par une rumeur persistante et la rumeur disait vrai : ce jeudi, le géant de l’électronique grand public nippone Sony a confirmé, au lendemain d’un article dans le quotidien économique Nikkei évoquant une chute de ses ventes d’ordinateurs, vouloir céder sa division PC. Il a également dit qu’il anticipait une lourde perte au titre de l’année 2013 et qu’il allait procéder rapidement à la suppression de quelques 5.000 postes, dont une grande majorité à l’extérieur du Japon (3.500 postes), la France étant semble-t-il également concernée.
Reste qu’au sein des équipes de Sony dans le monde on espérait que la direction renverrait à plus tard ces décisions douloureuses, d’autant que les ventes sur les neuf premiers mois de l’année avaient marqué un vrai frémissement en grimpant de 16% à 5.901 milliards de yens (environ 44 milliards d’euros) et que le bénéfice net de la firme était repassé (provisoirement ?) dans le vert à 11,17 milliards de yens avec un résultat d’exploitation en croissance de quelques 70% à 140 milliards de yens.
Las, la décision avait longtemps mûri au sein de la direction de Sony, qui se place résolument dans une perspective structurelle pour légitimer un certain nombre de mesures radicales, dont la cession de l’activité PC. Une activité vieille de 18 ans chez Sony, toujours dans le top 10 des fabricants mondiaux selon le dernier relevé d’IDC (9ème exactement) mais avec une part de marché inférieure désormais à 2% sur un marché par ailleurs en décroissance forte et régulière depuis l’avènement des tablettes tactiles.
L’activité PC semble cependant être l’arbre qui cache un brin la forêt, car en s’attendant à une perte annuelle de 110 milliards de yens (environ 808 millions d’euros) VS un bénéfice de 30 milliards, le groupe a invoqué des ventes en baisse pour plusieurs de ses gammes EGP et des frais de restructuration importants. Du reste, la division TV, en panne de bénéfices depuis plusieurs années en dépit d’efforts multipliés de réduction des coûts, va être transformée en filiale à part entière.
Dernière annonce, et pas des moindres, Sony a annoncé que diverses mesures de réorganisation étaient engagées et qu’in fine cela aurait donc pour conséquence la suppression de 5.000 postes , dont 3.500 à l’étranger.
A l’occasion d’une conférence de presse, le CEO de Sony Kazuo Hirai, a détaillé toutes ces mesures douloureuses et a indiqué qu’il ne s’attendait pas à un retour dès 2014 dans le vert, pour cause notamment d’un ralentissement de la croissance économique au sein des pays émergents (hors-Chine). Pour son activité TV, il s’est toutefois voulu rassurant : « Les TV sont sur le bon chemin du redressement », a-t-il assuré avant de se déclarer confiant dans la nouvelle organisation mise en place et dans l’aptitude de Sony à proposer au marché des modèles compétitifs et performants, principalement dans le haut de gamme à l’heure du décollage du standard 4K.