Après avoir échoué à mettre la main sur le leader européen du secteur, WorldPay, Atos cible le Danois Nets. Mais, une fois de plus, la SSII va devoir affronter des offres concurrentes.
Selon le journal danois Borsen, Atos a mandaté Deutsche Bank et BNP Paribas pour le conseiller dans le rachat de Nets, le second plus grand acteur européen en matière de services de paiement.
Nets est un des principaux concurrents en Europe du leader WorldPay (auparavant connu sous le nom de RBS WorldPay), aujourd’hui entre les mains du consortium Advent International and Bain Capital.
Selon Reuters, la société danoise Nets (2 800 personnes, près de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012 pour un bénéfice de 91 millions) est de son côté conseillée par la banque JP Morgan pour une opération qui se solderait entre 1 et 2 milliards d’euros.
Si l’on en croit les média danois, au moins deux autres acquéreurs travailleraient au rachat de Nets, société contrôlée par la banque centrale du Danemark et des investisseurs des pays nordiques. Parmi ces acquéreurs possibles, figure notamment un ticket unissant le fonds de pension danois ATP et le consortium Advent International and Bain Capital, déjà propriétaire de WorldPay donc.
WorldPay : un poisson trop gros pour Atos en 2010
Via sa filiale Worldline, Atos est déjà bien présent dans les services transactionnels et la gestion des paiements par carte. Atos Worldline a réalisé un chiffre d’affaires de 927 millions d’euros en 2012 – soit plus d’un dixième du chiffre d’affaire du groupe – et emploie 7 250 personnes dans le monde.
En raison du bon niveau de marge de ces activités – Worldline est traditionnellement l’activité la plus rentable de la SSII (17,5 % en 2012, contre une moyenne de 6,6 % pour le groupe) -, le Pdg du groupe Thierry Breton n’a jamais caché sa volonté de se renforcer sur ce créneau.
En 2010, l’ex-ministre avait déjà tenté de mettre la main sur WorldPay, un poisson trop gros pour Atos à l’époque. En septembre 2009, des rumeurs avaient également prêté à la SSII la volonté d’acquérir l’Italien SIA SSB (un intermédiaire de paiement détenu par un regroupement de banques transalpines). L’opération n’avait pas abouti.
Dès la fin 2009, la SSII a engagé un programme d’internationalisation de Worldline (avec pour priorités le Bénélux, la Grande-Bretagne, l’Espagne et la Chine) et s’était fixé pour 2013 un objectif de chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros dans les transactions électroniques. Sur les 9 premiers mois de l’année, l’activité a généré 825 millions d’euros (en croissance de 5,4 % sur un an).
Dans son nouveau plan stratégique à 3 ans, présenté en novembre, Atos ne mentionne plus cette ambition en termes de chiffre d’affaires mais a fait part de son intention d’introduire Worldline en bourse dès 2014.