LifeSize, spécialiste de la vidéo-collaboration, vient de nommer Hugues de Bonnaventure au poste de Country Manager France. Il signe là sa première tribune sous ses nouvelles couleurs sur le thème « Robots vidéo : véritable révolution ou nouveau gadget ? »
Hugues de Bonnaventure qui a rejoint LifeSize en février 2011, en tant que Strategic Account Manager, en charge notamment du développement et de la supervision des partenaires stratégiques, vient à 43 ans de prendre la direction du bureau français de LifeSize.
Ses principales missions ? Consolider et développer le portefeuille clients, le réseau des partenaires et la notoriété de la marque, sous la houlette d’Andreas Wienold, Vice-Président International.
Précédemment Channel Sales Manager au sein d’Alcatel Lucent, Hugues de Bonnaventure évolue dans l’environnement des nouvelles technologies depuis près de 20 ans. Il est Diplômé de Télécom Bretagne, et a eu l’occasion de travailler dans le monde entier (Indonésie, Australie, Egypte, …) lors de ses diverses missions en management, marketing ou channel.
Tribune
Robots vidéo: véritable révolution ou nouveau gadget ?
Par Hugues de Bonnaventure, Country Manager France de LifeSize
Les robots ont le vent en poupe. Tant et si bien que les fabricants de visioconférence s’y mettent aussi : au moins quatre sociétés vantent aujourd’hui les mérites de ces robots, nouveaux moyens de collaboration mobile. Vraie révolution, avenir de la visioconférence ou simple outil de communication ?
Un robot de vidéoconférence typique, ou « avatar » comme certains professionnels l’appellent, ressemble plus ou moins à un Segway composé d’un écran de vidéoconférence. Contrôlé par un dispositif mobile, l’avatar vidéopeut circuler autour d’un bâtiment et dans les bureaux, ou tout simplement enregistrer quelqu’un qu’il voit dans le hall. Les écrans sont réglables pour permettre de filmer des personnes assises ou debout.
Des robots partout, tout le temps, pour une flexibilité étendue
Est-ce une solution pratique pour les entreprises ? L’une des critiques classiques envers la visioconférence est qu’il n’est pas possible de tenir une conversation spontanément, d’échanger rapidement des idées. Ce dispositif pourrait permettre au secteur de dépasser ce frein à la collaboration à distance. En effet, les robots de vidéoconférence offrent une véritable liberté de mouvement, une spontanéité dans les échanges, n’importe où, quel que soit le lieu géographique de l’intervenant.
La liberté de mouvement inhérente aux robots de vidéoconférence s’avère déconcertante. Ces avatars vidéo peuvent être programmés pour fonctionner dans une large variété d’endroits et sont capables d’éviter les obstacles ou les personnes sur leur chemin. Grâce à leurs écrans, ils rendent possible l’analyse de leur environnement et le déroulement de conversations sur le chemin des réunions.
Pour autant, les robots vidéo ne sont pas censés remplacer l’interaction physique entre les employés ou la vidéoconférence classique. Ils viennent en complément et doivent surtout améliorer la collaboration au bureau, ou sur le lieu de travail.
Démocratisation ou gadgetisation de la vidéo-collaboration
Si l’intégration de la technologie de la vidéo-collaboration dans d’autres équipements de bureau peut être considérée comme bénéfique à bien des égards, les robots vidéo ne représentent cependant pas encore un modèle d’outil professionnel particulièrement lucratif ou durable.
Tout d’abord à cause de l’investissement qu’il nécessite. Le prix d’entrée des robots vidéo exclut directement les petites et moyennes entreprises. La démocratisation de l’usage de la vidéo doit passer également par une accessibilité financière.
De plus, même les grandes entreprises ne peuvent justifier de l’utilisation de plusieurs robots dans leurs bureaux. Ces derniers risquent d’être bien plus des objets de divertissement que des outils de collaboration.
Aujourd’hui, la vidéoconférence est d’ores et déjà complètement portable et mobile. Il est possible d’accéder à la haute définition à plusieurs à partir de son ordinateur portable, smartphone ou tablette. Ces nouveaux robots ne sont pas indispensables si l’on souhaite s’entretenir avec ses collègues via la vidéo, où qu’ils soient. L’ensemble de votre carnet d’adresses est sans doute déjà dans votre poche ou votre sac à main, comme vous l’êtes également dans ceux de votre réseau.
Enfin, il y a un petit côté « Big Brother » dans cette approche de la collaboration vidéo. Plutôt qu’un nouvel outil pour améliorer la productivité, ces « avatars » semblent bien plus être des outils pour errer dans les couloirs, vérifier le personnel, et gagner quelques participants aux réunions.
Pour autant, il y a des applications pour lesquelles ces robots vidéo ont un sens. Par exemple pour les services médicaux militaires, dans des zones de combats, où le diagnostic des blessures pourrait être fait dans les zones trop dangereuses pour des médecins non armés.
Dans le monde des affaires, cette alliance de la vidéoconférence et de la robotique est moins un outil collaboratif qu’une méthode de management. Le robot vidéo ne facilite en aucun cas le travail collaboratif mais remplace une présence physique. De ce fait, il semble plus opportun de se rendre au bureau plutôt que d’être remplacé par un robot.