Par notre envoyé spécial à Reims, Reynald Flechaux
Pas loin de 1 100 inscrits, quelque 500 à 600 personnes présentes à la plénière… Le succès de la convention USF, qui s’est tenu les 9 et 10 octobre à Reims, ne se dément pas.
Placée sous le signe de l’innovation, la manifestation annuelle du club des utilisateurs SAP francophones, association indépendante de SAP, fait écho au positionnement de l’éditeur allemand, qui mise sa croissance sur les nouvelles offres de son portefeuille (Cloud, Big Data et mobilité), fruit notamment des rachats opérés ces dernières années (BO, Sybase, SuccessFactors ou encore Ariba pour ne citer que les principaux).
« Un programme mondial sur lequel le club français fait partie des leaders derrière les clubs allemand et américain », assure Claude Molly-Mitton, le président de l’USF. C’est moins le cas en revanche pour Customer Engagement Initiative, le programme de co-innovation permettant aux entreprises d’être associées dès le départ à la conception des produits. « Sur ce programme, SAP est en relation directe avec les entreprises, mais l’USF joue un rôle d’intermédiaire. Le décollage de ce programme est plus difficile en France, reconnaît Claude Molly-Mitton. Intellectuellement, nos adhérents le trouvent intéressant, mais il faut qu’ils soient en mesure de dégager du temps pour s’y impliquer. »
Co-innovation : la règle pour tous les produits SAP
« C’est pourtant par ce biais que le retour sur investissement est le plus immédiat », assure Eric Rémy, responsable des équipes techniques SAP chez Bouygues Telecom. L’opérateur a eu recours à ce programme pour développer avec SAP un module d’accès sans mot de passe à Abap Web. « En orientant les développements des équipes de SAP, on est sûr d’obtenir in fine un produit déployable immédiatement », explique-t-il. Même si le processus a duré six mois, l’opération est, selon Eric Remy, très fructueuse.
Présent sur scène lors de la journée d’ouverture de la convention, Franck Cohen, le président Europe Moyen-Orient et Afrique de SAP (en photo), a d’ailleurs expliqué que 1 500 programmes de co-innovation de ce type étaient en cours. « Plus un produit ne sort des labos de SAP sans que nos clients y aient été associés », assure le dirigeant.
En grande majorité, ces 1 500 développements concernent des développements sur Hana, la plate-forme de gestion In-Memory maison sur laquelle l’éditeur fait désormais reposer l’essentiel de ses développements. « Aujourd’hui, la bataille se situe sur le terrain des données », martèle d’ailleurs Franck Cohen, pour bien souligner l’importance du sujet des bases de données, un segment de marché où SAP n’est encore que le numéro 4 (derrière Oracle, IBM et Microsoft).
Les licences, seul sujet qui fâche ?
De quoi désorienter une base installée encore majoritairement sur ECC 6 (la dernière version majeure de l’ERP SAP) sans Hana, les premières migrations vers la nouvelle architecture de gestion des données n’étant attendues en France que vers la fin de l’année ? Non, assure Franck Cohen. « Tous les six mois, les clients ont accès à une nouvelle version de ECC 6 renfermant 500 à 1 000 fonctionnalités nouvelles. Et nous assurons l’évolution de la plate-forme jusqu’en 2020. » Une vision confirmée par Claude Molly-Mitton : « Heureusement que tous les développements ne sont pas tournés vers Hana ! Les évolutions fonctionnelles de la Business Suite sont régulières. »
Finalement, l’USF n’égratigne l’éditeur que sur un point : les licences. Dans un livre blanc à paraître en novembre, réalisé en partenariat avec le Cigref (association réunissant des DSI de grands comptes), le club utilisateurs dénonce notamment les droits excessifs imposés par l’éditeur sur les accès indirects (accès aux données de SAP depuis d’autres logiciels) et déplore l’absence de réponse claire de l’éditeur sur des sujets comme les licences d’occasion.
Sans oublier le sujet du Cloud, où cet été, l’éditeur a annoncé la possibilité pour les entreprises de convertir leur maintenance en droit d’usage pour ses offres en mode Saas. Une annonce « qui va dans le bon sens » pour Claude Molly-Mitton. Sauf qu’elle reste trop imprécise. « Pour l’instant, nous n’avons pas eu accès à des règles écrites claires régissant ces possibilités de transfert, note Patrick Geai, vice-président de l’USF qui a piloté les travaux conduisant à la rédaction du livre blanc. Par ailleurs, ces transferts se feront toujours à budget constant. » Impossible donc de bénéficier de cette option proposée par SAP pour réaliser des économies sur son budget informatique.
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