Le CTO d’EMC France se penche sur la question de la croissance exponentielle des données et de leur impact sur le choix à faire entre Cloud public et Cloud privé… Suivez le guide !
Par Sébastien Verger, CTO d’EMC France
Il a longtemps été question de la mort du PC comme d’une certitude imminente et inéluctable. IDC a par exemple annoncé une baisse record des ventes d’ordinateurs cette année, inégalée depuis 1994. Si ce constat me parait largement prématuré, une chose est sure : la mobilité est là pour durer, portée par les smartphones, tablettes et autres appareils tactiles qui connaissent une croissance de leurs ventes de l’ordre de 70% par an.
L’utilisation accrue de ces appareils connectés a résulté en une explosion des données générées et échangées par les utilisateurs : selon l’ARCEP le volume de données consommées par les clients d’opérateurs mobiles a augmenté de 66% en un an.
La tendance vers le plus de mobilité semble transcender toutes les frontières entre les univers informatiques professionnels et personnels : le Bring Your Own Device semble aujourd’hui être la règle pour beaucoup d’employés, souvent à l’insu de l’entreprise elle-même d’ailleurs, qui jugent la performance de leurs propres outils meilleure que celle de leurs appareils de travail.
Si aujourd’hui les services informatiques de grandes entreprises ont compris cette tendance et ont modernisé leurs processus et étendu leur catalogue de services IT aux nouveaux appareils connectés, ils ne proposent pas encore de services spécialisés de stockage et sauvegarde en Cloud pour leurs employés utilisant des appareils mobiles dans le cadre professionnel et faisant face au tsunami de données.
Les entreprises auraient donc tout intérêt à proposer des services spécialisés de STaaS (Storage as a Service) et de BaaS (Backup as a Service) et ce pour trois raisons :
1. Les terminaux mobiles connectés n’offrent pas suffisamment d’espace de stockage
Les présentations de type Powerpoint, avec des images et des graphiques, peuvent facilement peser plus de 10 Mo. Il semble même que ce soit de plus en plus souvent le cas, même si cela n’est pas toujours justifié. Or, la plupart des tablettes et des ordinateurs ultraportables ne disposent que de 256 Go d’espace sur SSD ou de 64 Go en mémoire flash. C’est bien peu au vu des énormes volumes de données que nous utilisons chaque jour. Peu de tablettes acceptent les cartes mémoire externes. Avec ces terminaux de nouvelle génération, le mieux reste alors le Cloud public de stockage. Les Cloud publics permettent aussi de sauvegarder automatiquement les données de ces appareils. En effet, la majorité des terminaux mobiles connectés intègrent d’emblée l’accès à des services Cloud de stockage et de sauvegarde, sans frais d’abonnement. Passée la phase de découverte, de nombreux utilisateurs sont conquis par la simplicité d’utilisation de ces services et optent pour un abonnement personnel payant pour profiter d’une plus grande capacité de stockage.
2. Les services Cloud facilitent le partage et la collaboration
Avec l’essor des réseaux sociaux et l’émergence de nouvelles techniques de partage, nous avons créé une véritable infobésité qui résulte dans la création frénétique de documents et de fichiers. Et plus ces documents et fichiers sont nombreux et volumineux, moins il est pratique de les partager par e-mail et de suivre les modifications apportées. Les applications de stockage en Cloud public, généralement préinstallées sur les terminaux mobiles de nouvelle génération, donnent accès gratuitement à de la capacité supplémentaire. Ces applications facilitent les interactions des particuliers et des professionnels qui partagent leurs documents et dossiers avec d’autres utilisateurs de leur choix. Il existe également un grand nombre d’applications sociales et collaboratives dans les App Stores, disponibles en téléchargement ou sur abonnement, qui donnent accès à une capacité de stockage en ligne dédiée ou aux services de stockage en Cloud public d’un fournisseur. Ces services ne se limitent pas aux seuls terminaux mobiles ; il est possible de charger des documents dans le Cloud et de les synchroniser au moyen d’un ordinateur fixe ou portable.
3. Il existe des applications mobiles intégrées aux services Cloud de stockage et de sauvegarde
Les App Stores proposent un panel impressionnant d’applications pour tous les besoins : travail, loisirs, mode de vie. La tendance est aux applications mobiles en mode push, directement intégrées au Cloud. Les opérations sont alors tellement transparentes que les utilisateurs ignorent parfois que leurs données et leurs documents sont synchronisés avec ces services Cloud de stockage et de sauvegarde.
Les fournisseurs de services Cloud public font donc tout pour qu’il soit simple et rapide d’utiliser leurs services. Les entreprises auraient tort de négliger le succès de ces offres auprès des consommateurs, surtout qu’elles vont bientôt devoir en contrôler l’utilisation et ce dans les cadres suivants :
• Un employé qui quitte une entreprise peut très bien emporter avec lui des données professionnelles qu’il a stockées dans un Cloud public, sans même les avoir copiées sur le serveur de fichiers ou le système de documentation de l’entreprise.
• Certains employés créent plusieurs comptes de stockage et de sauvegarde auprès de différents fournisseurs de services Cloud. Ils risquent alors de perdre du temps à retrouver leurs documents et leurs informations. Et même s’ils retrouvent leurs fichiers rapidement, ils peuvent très bien oublier qu’il en existe une copie dans le Cloud, ce qui peut poser problème en cas de documents confidentiels.
Par souci de sécurité et de conformité et pour que les données de l’entreprise que les employés stockent dans le Cloud soient systématiquement dans un lieu sûr et connu, il est donc préférable pour les DSI de proposer des services de stockage et de sauvegarde en Cloud privé ou en Cloud Public avec stockage des données ‘On Premise’. Ce dernier choix permet aux utilisateurs finaux de trouver les mêmes services de partage et d’accès qu’avec les offres Public.