Le spécialiste Israélien des Réseaux sans fil et radio, dont l’activité en France était importante, a été placé en redressement judiciaire dans son pays, les salariés ont été licenciés et l’administrateur est en quête d’un repreneur.
En pointe dans le WiMax, dont la descente aux enfers se poursuit, et investi depuis quelques années dans le WiFi, la firme Israélienne Alvarion – qui équipe nombre de collectivités en France – est dans la tourmente.
Placée sous la protection du Tribunal de Tel-Aviv après s’être déclarée en cessation de paiements, elle lutte pour sa survie et ses principaux distributeurs français ont déjà cessé de faire appel à elle.
Considéré comme l’un des principaux équipementiers WiMax dans le monde, Alvarion paye des choix stratégiques douteux ou pas assez rapides.
En effet, pour contrecarrer la chute de la demande pour les équipements à base de technologie WiMax, supplantée par d’autres technologies radio telle que la 4G (LTE), Alvarion avait en effet décidé de se diversifier dans le Wi-Fi (marché ultra-concurrentiel s’il en est) ou les DAS (systèmes d’antennes distribuées).
Mais de l’avis de spécialistes du domaine, ces changements stratégiques n’ont pas été assez rapides ou suffisamment clairs pour compenser la descente aux enfers du WiMax. En avril 2013, le CEO Hezi Lapid a démissionné.
Très endettée (la dette friserait les 10 millions de dollars au dernier pointage), la firme ne disposait plus au début du mois de juin que 200 000 dollars de trésorerie… Impossible dans ces conditions de rembourser ses créanciers, au premier rang desquels une banque, la Silicon Valley Bank…
Et qui dit caisses vides dit aussi impossibilité pour Alvarion de payer les salaires de ses quelques 160 salariés toujours en poste. Tous auraient du reste reçu rapidement leur lettre de licenciement, même si beaucoup d’entre eux continuent de se rendre au travail, dans l’espoir qu’un repreneur soit annoncé.
Une perspective pas totalement impensable dans la mesure où la direction, et l’administrateur judiciaire nommé par le Tribunal de Tel-Aviv, ont indiqué être en quête active d’un repreneur. Et le quotidien national Haaretz a précisé que plusieurs repreneurs se seraient déclarés intéressés…
Déjà, Alvarion avait cédé en mai dernier son activité WiMax à Telrad Networks, autre acteur Israélien des réseaux sans fil et radio, pour 6 millions de dollars, payable en plusieurs fois (soit 4 millions de dollars, payés en versements échelonnés sur quatre trimestres, à la suite d’un premier versement de 1,3 millions de dollars payable à la clôture).
Les mauvaises nouvelles se sont ensuite de nouveau accumulées à partir du mois de juin sur la tête des dirigeants d’Alvarion, la dernière en date étant la réception d’une lettre du Nasdaq, marché sur lequel la firme était cotée. Une lettre pour leur signifier la déclassification et la sortie de la côte d’Alvarion, décision contestée sans grande vigueur par la direction de la firme.
Interrogé sur les tenants et les aboutissants de cette « affaire », Gilles Guez, Directeur Associé d’Equipement Scientifique, distributeur installé à Garches en region parisienne, et spécialiste sans fil qui distribuait en France les solutions d’Alvarion (au même titre que son confrère Connect Data), nous a donné son point de vue.
Après avoir confirmé le dépôt de bilan d’Alvarion, et l’arrêt de la collaboration avec la firme, Gilles Guez précise : « même si le tribunal a été saisi et a mis sous la protection d’un administrateur judiciaire qui cherche à solder les créances et a trouvé un potentiel repreneur, la société n’a pas encore disparue… Certes tous les personnels ont reçu leur lettre de licenciement mais beaucoup gardent espoir. D’autant qu’Alvarion avait toujours en cours un portefeuille de commandes important. »
Et Gilles Guez d’expliquer les raisons fondamentales de cette dégringolade : « Ils ont un marché important dans l’équipement radio sans licence dans les fréquences 5,4 GHz, ils sont même leaders mais n’ont pas assez innovés pour répondre aux besoins du marché essentiellement de la vidéosurveillance. Ils ont trop investi dans le Wi-Fi alors que c’est un marché ultra-concurrentiel et auquel ils n’ont pas apporté suffisamment d’innovations. »