Encore souvent considéré comme une brique « à part » du système d’information, un site Web, au-delà des aspects graphiques, nécessite une gestion de projet informatique très classique : expression des besoins fonctionnels, choix des technologies et des outils, et évolutivité.
Par Nicolas Odet, Directeur du pôle Services, Directeur du Marketing et de la Communication, Hardis
Un projet porté par le service marketing et communication… et la DSI
Dans la quasi-totalité des projets informatiques d’entreprise, la responsabilité est partagée entre la direction générale ou métier (RH, finance, ventes, logistique…), qui se charge de l’expression fonctionnelle des besoins (maîtrise d’ouvrage ou MOA), et la DSI, qui s’occupe -en interne ou accompagnée d’un prestataire- du développement, de l’intégration dans le SI ou du paramétrage de l’application (maîtrise d’œuvre ou MOE).
Le site Internet de l’entreprise devrait logiquement bénéficier du même traitement, avec d’une part la direction marketing et communication, dont le site est l’un des outils de travail, et d’autre part la DSI. Pourtant, c’est encore loin d’être systématiquement le cas. En effet, historiquement, le site Web a longtemps été considéré comme un projet non prioritaire par les DSI. De leur côté, les directions marketing et communication avaient (ont toujours ?) tendance à s’adresser à des prestataires externes, pour leurs compétences graphiques, mais ne maitrisant pas tous les aspects techniques…
Or, à l’heure où le site Internet est un outil clé de l’entreprise pour être visible et échanger avec ses publics, délivrer des services ou vendre des produits, il doit être considéré comme n’importe quelle application informatique de l’entreprise, qui doit pouvoir évoluer rapidement en fonction des besoins du métier.
Créations ou refontes de site Web : des projets plus complexes qu’il n’y paraît
Les premières années du Web, le cahier des charges d’un site Internet se limitait à transposer la charte graphique papier de l’entreprise sur Internet, et à une arborescence de pages statiques. Autant dire que le manque d’aspects fonctionnels et de défis techniques à relever a pu encourager les DSI à délaisser ce type de projets, au profit des créatifs, notamment les web agencies. Entre temps, les services en ligne de création de sites (ou blogs) en quelques clics entretiennent, dans l’imaginaire collectif, l’illusion que « créer un site Web, c’est simple ».
Or, ces dix dernières années, les projets Web se sont fortement complexifiés. Si les aspects graphiques restent bien sûr essentiels, les choix technologiques ne peuvent plus être survolés. En effet, ils vont avoir une incidence sur l’utilisabilité de l’outil par la direction marketing et communication, le référencement naturel des pages, l’interfaçage avec d’autres briques du SI (CRM, ERP, SIRH…), ainsi que sur l’évolution, les mises à jour et la maintenabilité du site dans le temps. Car, ne nous y trompons pas, un site Internet nécessite aussi une maintenance technique, au risque de voir son cycle de vie fortement raccourci.
Des choix technologiques aux conséquences à long terme
À l’instar des autres applications du système d’information, le choix peut se porter sur une plateforme de création et de gestion de sites Web en SaaS (Software as a Service). Dans ce cas, le rôle de la DSI se cantonne à l’assistance au choix de l’éditeur : la création et la mise à jour du contenu sont gérées par le service marketing et communication, tandis que l’hébergement, la maintenance (corrective et évolutive) et le support de l’outil sont assumés par le fournisseur de la plateforme.
En dehors de ces solutions à la demande, les choix technologiques dépendent des mêmes critères que n’importe quel projet informatique. La plateforme de développement -framework ou logiciel de gestion de contenu (CMS), généraliste ou dédié (au e-commerce par exemple)- variera en fonction des besoins exprimés par les utilisateurs et des compétences informatiques internes. Open source ou propriétaire, la solution doit, en tout état de cause, s’appuyer sur un socle technologique stable (Java, .Net, PHP, etc.) et structuré (framework). C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle certains CMS open source intègrent progressivement des composants de framework PHP (Symfony, Zend…). Outre ces considérations techniques, les autres critères essentiels pour faire un choix sont, comme pour tout projet IT, la pérennité de la solution retenue et sa capacité à s’intégrer au système d’information (comptabilité, CRM, SIRH, base de données…).
Pour les entreprises qui ne disposent pas de compétences informatiques adéquates en interne, une solution « propriétaire », maintenue par un éditeur sera plus rassurante dans le temps. Ou alors, il sera nécessaire de prévoir un budget pour la maintenance corrective et évolutive du site : application de patchs de sécurité, nouvelle version du CMS et de ses modules, ou encore modifications du site pour le rendre compatible avec les nouvelles versions des navigateurs Internet.
Autant dire que sans accompagnement technique, un site Web a toutes les chances de n’avoir qu’une vie très éphémère. Et, avec la montée en puissance du responsive design, qui permet d’afficher correctement un même site sur les différents terminaux (ordinateurs, tablettes, smartphones), cette tendance devrait s’accentuer.
A propos de Nicolas Odet
Nicolas Odet a rejoint Hardis en 2000 où il a successivement occupé les postes de Responsable Vente et Marketing du pôle de compétences Nouvelle Technologies, puis de Directeur du Département Infrastructure et Infogérance de 2006 à 2008, et enfin, depuis 2009, celui de Directeur du pôle Services, Marketing & Communication.
Membre du comité de direction depuis 2008, il participe à la définition des orientations stratégiques du Groupe Hardis et à leurs déclinaisons opérationnelles. Il a notamment piloté la transformation de l’offre d’Hardis vers le cloud computing.
Avant d’intégrer Hardis, Nicolas Odet a occupé des postes d’ingénieurs d’affaires chez IBM (division systèmes et stockages) et chez Sagem (solutions réseaux et fibre optique).
Nicolas Odet est titulaire du diplôme de Grenoble Ecole de Management, obtenu en 1998.
A propos de Hardis
Créé en 1984, le Groupe Hardis exerce le double métier d’éditeur de logiciels et de société de services informatiques.