Le syndicat Force Ouvrière de The Phone House a révélé il y a quelques jours l’existence d’un email interne de la direction évoquant la fermeture possible de 79 magasins de l’enseigne en France, soit quasiment un tiers de son réseau. Des dizaines d’emplois seraient en conséquence supprimés…
« C’est la faute à Free Mobile », cet argument déjà usé jusqu’à la corde par certains des opérateurs historiques français pour justifier des « compressions de personnel » (556 chez Bouygues Telecom, sans doute pas loin de 2 000 chez SFR) et autres mesures d’économies drastiques, est sans doute un des arguments utilisés par l’un des plus grands réseaux de distribution de téléphonie mobile dans l’hexagone (et en Europe) : The Phone House.
Cette enseigne, qui possède un réseau dense de magasins dans l’hexagone, notamment dans les grands centres commerciaux, est une filiale de Best Buy Europe et se présente comme le « Leader européen de la distribution de terminaux et de services en télécommunication ».
Selon le syndicat Force Ouvrière, notamment cité par le quotidien Le Monde, le Président Guillaume van Gaver évoque dans un mail, daté du 27 septembre et réservé à un usage interne, son intention de fermer près d’un tiers de ses magasins présents sur le territoire français, soit 79 en tout sur les 265 possédés en propre par TPH (340 en incluant les franchisés), ce qui entraînerait la suppression de 246 emplois. Près de 20% de l’effectif global de l’entreprise.
Réagissant à ce mail et parlant de « véritable hémorragie », le syndicat indique que des réunions extraordinaires vont être organisées d’ici fin octobre (à partir du 16), ce qui ne présage rien de bon… En outre, FO croit savoir que les licenciements prévus devraient être répartis de la sorte: 198 en magasin, 40 au siège social et 8 à la plateforme logistique de Saint-Ouen.
Reste que pour l’heure, la direction de Phone House s’est refusée à commenter l’information, sans nier pour autant l’idée d’un vaste plan de réorganisation en cours (le mot restructuration n’est pas utilisé). Plan qui doit être soumis sous peu aux instances représentatives du personnel à partir du 16 octobre.
Sans citer le nom de Free, l’email de Guillaume van Gaver parle d’un contexte devenu compliqué et parle d’ajustement rendus nécessaires par ce contexte afin de « maintenir la compétitivité de l’entreprise » et « assurer sa pérennité, un redéploiement stratégique de Phone House France devant permettre de nouveaux investissements indispensables à son développement ».
Au-delà de Free, et en dépit de multiples efforts de diversification, The Phone House qui fut un temps très prospère quand le marché était en plein décollage éprouvait semble-t-il depuis des semaines des difficultés alors que le marché (devenu de renouvellement) était nettement plus atone et que l’arrivée de Free a accéléré les prises de commandes de téléphones et d’abonnements via la toile, au détriment des boutiques « physiques ». Ce, bien que Free, ait aussi voulu posséder son propre réseau de boutiques en France.
Un syndicaliste de FO, cité par Le Monde, explique « Nous sommes à la recherche d’un nouveau modèle économique » et dit s’interroger sur « l’avenir de la distribution » dans le monde de la téléphonie.