Le 20 mars dernier, Cegid – éditeur de progiciels de gestion bien connu – a réuni dans un grand cinéma Lyonnais, aux abords de son siège, le ban et l’arrière-ban de son écosystème partenaires.
INTERVIEWS D’HELENE BARRIOS ET SYLVAIN MOUSSE
Hélène Barrios (Cegid) : « Les grands comptes voient dans les offres SaaS une opportunité de mutualisation »
La directrice générale de Cegid Public, Hélène Barrios, partage sa vision du cloud, du point de vue des grands comptes, et décrit les dangers éventuels qui pèsent sur ce modèle.
En marge du Club Partenaires de Cegid, organisé à Lyon le 20 mars dernier, Hélène Barrios, directrice générale de Cegid Public, a répondu à quelques questions touchant le monde des grands comptes.
Les grands comptes vous semblent-ils frileux face aux offres SaaS ? Si oui, pourquoi ?
Les grands comptes du secteur public voient dans les offres SaaS une opportunité de mutualisation. Nous constatons une réelle appétence qui reste encore au niveau des early-adopters. C’est pourquoi nous avons une large politique d’évangélisation sur le terrain pour que le marché évolue d’une niche vers un marché plus mature.
Pour les applications logicielles standards, la question du SaaS est systématiquement évoquée par nos ingénieurs d’affaires. Elle se pose sur plusieurs plans : la mise à disposition de l’application en mode SaaS répond-elle à un besoin des utilisateurs ? Ce mode de consommation est-il plus souple ? Enfin, le budget doit-il être consommé en investissement ou en coûts de fonctionnement ? L’analyse des réponses à ces questions permet de proposer une grille de lecture objective à des directions métiers ou informatiques attentives à ces critères bien plus qu’aux arguments technologiques.
Il ne faut pas perdre de vue aussi les enjeux de la DSI. Un projet SaaS est une opportunité pour les équipes informatiques, qui vont pouvoir se consacrer à d’autres missions, mais peut aussi être vu comme une menace. C’est aussi un risque pour la DSI d’avoir à piloter une application en SaaS et de manquer d’expérience dans la relation avec le partenaire. Dans ce cas, le niveau de risque qui pèse sur l’exploitation va rendre la DSI réticente à changer de modèle pour rester sur celui qu’elle maitrise le mieux.
Malgré ces freins, la route est déjà tracée, Cegid a pris résolument et rapidement le chemin du SaaS au risque parfois d’avoir à défricher le sujet sur les marchés qu’elle adresse.
Envisagez-vous de lancer des offres de cloud privé pour les grands comptes qui fonctionnent aujourd’hui en mode « On Premise » ?
Cette question a déjà été tranchée. Toutes les offres Cegid Public sont déjà disponibles dans les deux modes, In et Out. Dès le rapprochement avec le groupe Cegid les travaux ont immédiatement été lancés. Cegid maitrise toute la chaine de valeur de l’édition, de l’hébergement et de l’administration. Les offres à destination des collectivités publiques ont été « SaaSisées » dans un temps très court nous faisant gagner un avantage stratégique durable sur le marché et face à aux autres compétiteurs.
Les Grands EPA sont très ouverts à cette approche d’autant que le cloud privé Cegid localisé en France offre toutes les garanties de respect des règles et de sécurité. L’accord signé par Cegid avec IBM va encore renforcer notre avance dans ce domaine.
Quid de la sécurité des données et de l’impact des ACTA/SOPA/PIPA, etc. ?
Sur notre métier, nous ne sommes pas encore impactés par ces nouveaux textes qui ne concernent pas les administrations publiques françaises. Nous sommes attentifs à ce qui se passe aux USA, car souvent dans ce domaine les textes de l’État fédéral américain, même non repris en droit européen, deviennent des normes admises. Il ne fait pas de doute que la règlementation française va se renforcer comme le font les autres pays, mais n’anticipons pas la législation. On peut relever, dans ce débat, que des données hébergées sur un cloud privé sont souvent plus protégées que celles gérées à l’intérieur de l’entreprise compte tenu des moyens mis en œuvre, des contrats et des risques encourus.
Ces lois peuvent aussi être utilisées comme des barrières protectionnistes à un moment où l’émergence du Big Data donne toute sa valeur aux données. Sur ce marché, les USA sont leader. C’est un enjeu stratégique, ils veulent protéger leurs champions.
Sylvain Moussé (Cegid) : « Une accélération sur les offres métier en mode SaaS »
Le DSI de Cegid et Directeur de Cegid Interactive aborde la stratégie cloud et les résultats obtenus par l’éditeur de logiciels de gestion entreprise.
Dans quelle mesure Cegid vise le cloud avec les PME ?
Sylvain Moussé : Editeur de solutions dédiées à la performance des entreprises et de leur développement, le groupe Cegid a fondé son savoir-faire sur des expertises « métier » (retail, manufacturing industry, hôtel-restaurant, services, négoce, profession comptable, entrepreneurs et TPE, associations, secteur public) et « fonctionnelles » (finance, fiscalité, performance management et ressources humaines).
L’offre Cegid est également disponible en mode cloud à travers ses offres SaaS baptisées Yourcegid On Demand. Elle est adaptée aux entreprises et établissements publics de toutes tailles. Ainsi, avec plus de 20 000 TPE, 650 moyennes et grandes entreprises clientes utilisatrices de ses solutions cloud, et 350 établissements publics et collectivités locales qui ont déjà choisi une solution Yourcegid On Demand, Cegid fait partie des acteurs les plus dynamiques du marché du SaaS et du cloud.
ITespresso.fr : Quel chiffre d’affaires Cegid réalise avec le segment cloud – PME ? Quel objectif ?
Sylvain Moussé : Les ventes de logiciels en mode SaaS progressent fortement (+ 25 %). Cette évolution confirme la position de Cegid comme acteur de référence sur des solutions « on demand » et sa capacité à proposer de nouveaux usages des systèmes d’information.
En 2011, Cegid a connu une très forte accélération sur la plupart de ses offres par métier en mode SaaS (profession comptable libérale, retail, services-négoce, fiscalité), consolidant ainsi les revenus récurrents issus des offres pour les systèmes d’information pour la gestion des ressources humaines (SIRH). Ainsi, le stock de contrats SaaS, facturable jusqu’en 2017, représente au 1er janvier 2012 une valeur estimée de plus de 32 millions d’euros (21 millions d’euros au 1er janvier 2011, soit une croissance de près de 53 %).
Incitez-vous les clients PME équipés de logiciels Cegid à migrer vers le SaaS ? Comment les accompagnez-vous et quel retour sur investissement leur annoncez-vous ?
Sylvain Moussé : L’attractivité des offres SaaS est forte, y compris sur nos clients traditionnels. Voici les principaux arguments SaaS auxquels nos clients sont sensibles : pas d’investissement, coûts maîtrisés, évolutivité, accessibilité, simplicité de mise en œuvre, sécurité et confidentialité, flexibilité, efficacité, engagement de service et diminution du TCO (Total Cost of Ownership).
Par ailleurs, le retour sur investissement est également très intéressant. Il n’y a pas ou très peu d’investissement initial pour un service complet, ROI maximum ! C’est d’autant plus vrai sur le long terme car toute croissance du business ou nécessitant de nouveaux utilisateurs, de nouveaux services ou plus d’infrastructures matérielles ou autres ne nécessitera aucun nouvel investissement lourd. Seuls les coûts de fonctionnement sont à financer.
Comment peut-on se distinguer face à Sage ou SAP dans ce domaine ?
Sylvain Moussé : Cegid a fait le choix stratégique d’être éditeur/hébergeur depuis plus de 10 ans. Ces longues années d’expérience se traduisent aujourd’hui tant dans le nombre de clients SaaS qu’en volume de chiffre d’affaires SaaS généré. Par ailleurs, Cegid ne s’appuie pas sur une multitude d’hébergeurs. Car être éditeur/hébergeur, c’est proposer une offre globale de services incluant l’hébergement et l’exploitation de ses solutions SaaS, garantie par un engagement de qualité, et couvrant l’ensemble des services d’assistance applicatifs et hébergement. Cegid est le seul interlocuteur du client pour sa solution Yourcegid On Demand. Cegid héberge et exploite uniquement ses solutions Yourcegid.