Rien, ou pas grand-chose, ne le laissait présager à l’occasion de la dernière conférence partenaires mondiales à laquelle nous avons assisté, mais c’est apparemment confirmé désormais : Hewlett-Packard va procéder à la fusion de son activité PC et postes de travail (PSG) qui souffre depuis longtemps (au point d’avoir failli il y a quelques mois faire l’objet d’un Spin Off, on s’en souvient) et celle des imprimantes (IPG). Un énième rebondissement dans cette « affaire » qui voit Meg Whitman prendre ses responsabilités et mettre au passage le patron de PSG (Todd Bradley) à la tête de cette nouvelle division « mixte », tandis que le patron de la division IPG, Vyomesh Joshi, pourtant chaudement félicité à Las Vegas il y a quelques semaines, est débarqué de la firme après 31 ans de bons et loyaux services… D’autres suppressions d’emplois à la clé ?
La bourse américaine, un peu tendue désormais dès lors qu’on lui parle de HP, n’a pas accueilli la nouvelle avec un plaisir immense, si l’on en croit le cours de l’action qui perdait quelques plumes lors des premières cotations… Toujours est-il que la décision semble cette fois irrévocable, Meg Whitman – la CEO d’HP – ayant conscience que trop de tergiversations serait mortifère pour l’image de l’entreprise.
Mixer ainsi deux activités, dont l’une est plutôt florissante (IPG) et l’autre nettement moins brillante (PSG), en une seule BU n’est pas chose aisée. Cela risque bien de se traduire par des coupes sombres dans les emplois, le groupe se contentant sur le sujet d’indiquer que « combiner ces deux branches rationalisera la stratégie commerciale de HP, le marketing, la chaîne logistique et l’assistance à la clientèle dans le monde« .
Meg Whitman, citée dans le communiqué officiel, évoque « une combinaison qui va rassembler deux activités où HP a une position dominante au niveau mondiale ». Un avis que ne partage pas, loin s’en faut les analystes financiers cités par les grandes agences de presse américaines. Par exemple Shaw Wu de chez Sterne Agee, qui explique : « Nous ne sommes pas sûrs des avantages stratégique de cette initiative car chacune de ces branches a « un modèle de fonctionnement spécifique » ». Il ajoute : « Nous pensons que cela permet de réduire des coûts, surtout dans les fonctions administratives et potentiellement dans le commercial et le marketing, mais nous pensons qu’il y a une limite, car il n’est pas certain que les clients veuillent acheter des PC et des imprimantes en même temps. En outre, ces deux activités ont des cycles produits différents, celui des PC étant beaucoup plus rapide, entre un et trois ans, que celui des imprimantes, entre trois et cinq ans ou plus ».
Profitant de cette « restructuration » qui ne dit pas tout à fait son nom et qui va voir Todd Bradley prendre du galon, tandis que Vyomesh Joshi – très applaudi récemment à la conférence partenaires de Las Vegas et encensé pour ses résultats à la tête d’IPG – va quitter le paquebot HP après plus de 30 ans de fidélité à la firme de Palo Alto. La réorganisation ne devrait pas se circonscrire à la tête de la BU, HP projetant à coup sûr de remettre à plat certaines fonctions opérationnelles, telles que la communication et le marketing en les recentrant au niveau de la maison mère.
Pas de quoi inquiéter en apparence Meg Whitman, qui a conclu cette annonce en ces termes : « Mettre en place une organisation cohérente est une étape essentielle pour déboucher vers une meilleure gestion et plus d’efficacité. Le résultat, ce sera un HP plus véloce, plus simple, guidé par la performance, axé sur la clientèle et prêt à capitaliser sur les évolutions du secteur. » A suivre…