Cisco repart dans de très gros investissements et sur le marché de la TV. Spécialiste de la sécurité des set-top box et valorisé 5 milliards de dollars, NDS tombe dans le portefeuille de Cisco.
Pourquoi Cisco s’intéresse-t-il tant à NDS, au point d’accepter une valorisation de 5 milliards de dollars – incluant une dette d’un milliard ? C’est parce que John Chambers et son état-major misent beaucoup – à nouveau – sur le mariage entre la télévision, le satellite (ou le câble) et la diffusion des programmes via d’autres canaux, dont Internet et les mobiles ou l’IPTV.
Cisco évoque une stratégie dite ‘Videoscape’ qui doit permettre de visionner des programmes, en passant de l’un de ces canaux à un autre, sans interruption, en cliquant sur un boîtier de commandes ou depuis le clavier (ou l’écran) de son mobile ou smartphone.
D’origine israélienne, la société NDS Technologies appartient au groupe News Corp (auquel il est lié depuis 20 ans) et à un fonds d’investissement, Permira. Outre l’Inde et la Chine, la société basée à Staines au Royaume-Uni compte 5000 employés.
Son président, Abe Peled, est un ancien officier, ingénieur, de l’armée israélienne. La compagnie est présente en France et au Royaume-Uni. Parmi ses principaux clients figurent les chaînes BskyB (British Sky Broadcasting), Canal+, DirecTV… mais aussi des opérateurs télécoms et des ‘providers’ Internet.
Cisco intéressé par le patrimoine logiciel de NDS ?
La technologie signée NDS, hautement sécurisée pour les programmes payants, permet de diffuser des contenus sur tous types de terminaux vidéo. Pour notre confrère Silicon.fr, Cisco est avant tout intéressé par le patrimoine logiciel de NDS, qui peut décupler son savoir-faire dans cette activité des décodeurs.
Quant au montant de 5 milliards, il peut surprendre – d’autant qu’il s’agit d’un paiement cash et qu’il s’agit de l’opération la plus élevée après le rachat de Scientific Atlanta en 2006 – également positionné dans les set-top box TV et IPTV, les modems câbles/TV ou divers décodeurs. Un rachat qui avait déjà intrigué les marchés.
Il est vrai que, malgré sa baisse de régime en 2011 – qui a conduit à un recentrage et à la suppression de 6 500 postes -, Cisco dispose d’un trésor de guerre dépassant les 45 milliards de dollars – essentiellement hors des États-Unis, ce qui signifie hors de son assiette d’imposition. Auparavant, Cisco avait cédé son usine de set-top box installée au Mexique (5000 employés) au chinois Foxconn.