Début février, un millier de fournisseurs, distributeurs, e-commerçants et grossistes se sont retrouvés à Monaco lors du salon Distree. Cette année, Farouk Hemraj, le P-DG de Distree Event, se réjouit du plus grand nombre de retailers présents et l’internationalisation des grossistes.
Plus de 1000 participants se sont retrouvés à Monaco la première semaine de février, à l’occasion de la dixième édition du salon Distree EMEA. Une nouvelle édition placée sous le signe de tous les records: pas moins de 5300 rendez-vous pré-organisés, entre d’un côté 125 fournisseurs et 400 grossistes d’une part, une centaine de distributeurs (retailers) et de e-commerçants (etailers) représentant un chiffre d’affaires cumulé de près de 50 milliards de dollars, d’autre part.
Et pourtant, tout aurait pu être perturbé par le temps et les grèves dans les aéroports français : « si une poignée de grossistes se sont retrouvés par la neige dans leur pays d’origine, la grève n’a quant à elle empêché personne de venir. Tout au plus avons-nous enregistré quelques retards sur les arrivées de mardi, pour un niveau global d’annulation de dernière minute finalement moins élevé que les années passées« , s’est réjoui Farouk Hemraj, le P-DG de Distree Event.
Favoriser les retailers
Par rapport aux années passées, cette édition se caractérise par un nombre croissant de visiteurs de type retailers, et par une baisse du nombre de grossistes invités : « ceci correspond à une demande de nos exposants, qui souhaitent rencontrer davantage de retailers, en l’absence d’un salon du style du Medpi dans la majorité des pays européens. A terme, nous nous orientons vers un équilibre entre les grossistes et les retailers« , explique Farouk Hemraj qui ne peut, pour de simple raisons de capacité d’accueil, conserver le même nombre de grossistes invités, en dépit d’une demande toujours importante. De fait, Farouk compte ainsi inviter l’an prochain environ 300 grossistes, contre 200 retailers et etailers.
D’un point de vue exposants, on notera une internationalisation des grossistes, qui trouvent en Distree un moyen d’attaquer les marchés voisins (à l’instar du français MCA, qui dispose d’accords de distribution sur le Maghreb et l’Afrique avec HP et Toshiba et présentait également quelques produits Asustek) ou encore de pousser leurs marques propres en dehors de leur territoire d’origine.
On a ainsi pu découvrir des fournisseurs comme le lituanien Acme, les français Ascendeo et MCA ou encore les polonais Impakt et Modecom. Distree a encore été un vecteur important d’aide à l’export pour les fournisseurs français, qui représentaient 18% des exposants. Pour Farouk Hemraj, ce rôle n’est malheureusement pas considéré à sa juste valeur par Ubifrance, qui persiste à refuser toute aide à l’export aux exposants, sous prétexte que le salon se tient en France, « alors que les exposants polonais par exemple ont bénéficié du support d’organismes équivalents dans leur pays« .
Des produits originaux qui trouvent des distributeurs
Distree a également été l’occasion de découvrir des produits innovants, qu’on trouve rarement sur les salons traditionnels. Le russe Lomond a par exemple exposé la première imprimante jet d’encre couleur 60 ppm, basée de technologie Memjet. Ce modèle, destiné à un marché B2B, cherche encore son distributeur dans l’Hexagone, et pourrait bien bousculer l’ordre établi sur le marché du laser une fois qu’un multifonction la rejoindra, ce qui devrait être fait dans les prochains mois.
L’ardoise américaine Boogie Board (photo), disponible chez Avesta et SCP Technology, vise à remplacer le papier et la craie dans les écoles. Les onduleurs du turc Tuncmatik signalent le retour du design dans ce domaine, après la disparition des quelques fournisseurs italiens qui avaient fait de ce critère leur marque de fabrique. Le taïwanais Choicee proposait des clés USB et des coques pour appareils mobiles sous licence Ed Hardy, QEE ou Lady Gaga. Le néerlandais Gembird présentait une imprimante sur papier électronique sous la marque Energenie. Utilisée comme une imprimante, elle envoie n’importe quel document sur un ebook, sur lequel il peut être consulté et annoté, avant d’être récupéré comme PDF certifié sur le micro-ordinateur. Enfin, le i-FlashDrive du taïwanais FastPrint a remporté les suffrages du concours « 60 secondes pour convaincre ». Il est vrai que cet addon pour terminaux mobiles Apple répond à un besoin important : il permet de transférer sur une clé USB n’importe quel document (musique, vidéo, livre, photo) contenu dans l’appareil, sans passer par un PC. Il est disponible en France chez Comeback, depuis quelques semaines. Seul bémol : son prix, qui va de 89€ (8 Go) à 149€ (32 Go), gagnerait peut-être à être plus attractif.
Concurrence et expansion internationale de Distree
Interrogé sur la concurrence montante du salon ERS (European Retail Summit), dont la deuxième édition est organisée cette année en mai à Budapest par l’anglais Levin Consulting, Farouk Hemraj reste confiant sur le succès de Distree : « sur ce type d’événement, la clé est le nombre d’exposants, qui permet d’attirer davantage de visiteurs. De ce point de vue, l’ERS reste très en retrait de Distree, même s’il constitue effectivement une concurrence directe. »
Distree s’est d’ailleurs appuyé sur ce succès pour monter une déclinaison de son salon phare dédiée au marché sud-américain. La première édition de Distree LATAM s’est tenue il y a quelques mois au Brésil, et a enregistré d’entrée de jeu un succès important : « une cinquantaine d’exposants nous ont fait confiance et nous ont suivi sur ce nouveau territoire, parmi lesquels Intel, Microsoft ou, parmi les français, Port, Infosec, Dane-Elec ou encore Urban Factory. 200 visiteurs, répartis entre deux tiers de grossistes et un tiers de retailers, ont été invités. Les exposants ne l’ont pas regretté, puisque certains ont dans la foulée signé leurs premiers accords de distribution dans cette région« , se réjouit Farouk Hemraj qui prévoit une croissance de 40% pour la deuxième édition, qui se tiendra en Septembre prochain à Buenos Aires. Une deuxième édition qui devrait effectivement avoir les coudées franches, puisque la seule concurrence locale est essentiellement liée aux événements organisés par certains grossistes locaux. Quant à la onzième édition de Distree EMEA, elle devrait sauf accident se tenir à Monaco en février prochain.