Silk, le cheval de Troie d’Amazon

Par Guy Leroy, journaliste (collaborateur de Channel Insider France)

Pour servir très rapidement les mobinautes, Amazon se charge de recevoir leurs demandes et d’assembler ‘au mieux’ les différents éléments de réponse collectés via fibre optique et optimisés pour le couple navigateur/réseau. Mais ce service à forte valeur ajoutée pour les utilisateurs (s’il fonctionne comme prévu…) implique que l’ensemble des données de surf de chaque utilisateur transite par Amazon. Et que donc le-ecommerçant est en mesure de les stocker, les analyser, les manipuler comme il l’entend pour en déduire ce que veut l’internaute, à quel moment, dans quel contexte, etc.

Bref, savoir exactement comment agit et réagit l’utilisateur. Et lui proposer, directement ou via différentes techniques de e-marketing, des produis très ciblés et qui seront très probablement satisfaisants et achetés.

Le problème qui se pose n’est pas dans l’utilisation par un e-marchand de ce type de données – normalement disponibles via les cookies et autres méthodes de tracking – mais dans le fait qu’Amazon disposera de l’intégralité des informations, y compris celles relatives à la consultation d’autres sites que les siens alors même que les autres acteurs du web n’y auront pas accès.

Bien entendu, Amazon propose un paramétrage de Silk qui conditionne le ‘partage’ de ces informations, et l’entreprise s’engagera probablement à « anonymiser » les données avant traitement.

Il n’empêche, on sait que la majorité des utilisateurs ne touche pas aux réglages, et la technologie est ce qu’elle est… Les millions d’exemplaires de la Fire qu’Amazon prévoit de vendre lui permettront de déduire des comportements. Et donc de pousser ses produits dans les meilleures conditions possibles. Lui seulement…