Par Hubert BARKATE, Président d’Adhara
Force est de constater que l’on est désormais confronté à un climat économique toujours plus brutal qui influe considérablement sur le mode de management de nombreuses entreprises. Fusions, acquisitions, délocalisations, stratégies à plus ou moins long terme, changements de management fréquents… autant d’éléments qui pèsent naturellement sur la gouvernance de l’entreprise et sur sa capacité à fédérer ou non ses collaborateurs autour de son développement. Plus généralement se pose la question de la responsabilité sociale de l’entreprise et de sa capacité à conserver une réelle éthique et à intégrer au mieux les aspects de la diversité.
Afin de parvenir à un tel résultat, l’on note que nombre d’entreprises se dotent de commissions internes ou externes pour les aider à mieux concevoir un modèle de développement responsable prenant en compte, des notions sociales, environnementales et humaines. Cependant, intégrer ces éléments ne s’improvise pas et demande un travail de fond qui sera mesuré tout au long du projet. Il s’agit, en effet, de concevoir un véritable projet et non un gadget promotionnel, destiné à donner une bonne image de l’entreprise.
A ce jour, de nombreuses initiatives semblent se dessiner, notamment dans les grands groupes internationaux qui souhaitent introduire une dose d’
éthique dans des stratégies de développement souvent très agressives. Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Ces initiatives « visibles » méritent d’être saluées ; l’idée générale de ces grands projets de gouvernance étant de positionner les problématiques liées à la responsabilité sociale et environnementale comme un maillon important de la chaîne de valeurs de l’entreprise.
L’on notera également que l’Etat s’emploie à insuffler cette dimension au travers des nombreuses commissions et organisations créées pour suivre ces projets au quotidien. Ainsi, différentes instances françaises de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité et de la diversité ont aujourd’hui une réelle légitimité.
Ces sujets sont également au sein des PME largement abordés et souvent avec une plus grande sincérité. En effet, déployer un projet éthique coûte cher et monopolise un certain nombre de ressources humaines et financières. Ce choix est donc généralement particulièrement mûri. De plus, cela permet aux entreprises de mettre en avant un réel avantage concurrentiel et de sensibiliser leurs clients et prospects sur l’intérêt de travailler avec eux. Nombre d’initiatives sont donc entreprises par les PME : diversité, approche environnementale, travail avec des ESAT… Autant d’éléments concrets et pragmatiques qui développent une vraie dimension éthique à l’entreprise.
Cependant, mettre en place son projet est complexe. Il convient de le préparer minutieusement et de prendre le temps de le concevoir au sein de groupes de travail et de commissions qui en garantiront la bonne application. Il est également nécessaire de sensibiliser et de former le management à ces nouveaux modes de gouvernance qui ne sont pas nécessairement naturels. En effet, le curseur financier est trop souvent utilisé pour prendre des décisions qui peuvent pénaliser l’entreprise à long terme. Attention donc à prendre de la hauteur et à mettre en perspectives les atouts qu’une gouvernance éthique apportera. C’est à cette condition que l’entreprise ne sera plus un lieu de souffrance ou un passage obligé, mais bel et bien un espace protégé, partagé par des individus heureux de contribuer à créer un édifice commun.