Par Laurent Henault, Président de W4
Bien entendu, il serait néanmoins absurde de ne pas capitaliser sur un certain nombre de progiciels qui peuvent parfaitement répondre à des besoins génériques… Il ne s’agit pas de passer d’un extrême à un autre, mais plutôt d’enrichir les SI d’applications sur mesure parfaitement adaptées à leur logique organisationnelle.
Cette tendance est largement portée par le métier qui souhaite bénéficier d’outils pensés pour répondre à son besoin. Cette approche est différente de celle prônée par les PGI, où il est la plupart du temps nécessaire de s’adapter à l’outil. Cet élément explique en grande partie le rejet d’un certain nombre de solutions par les utilisateurs. Le projet doit sortir de la seule Direction des Systèmes d’Information et être réalisé en collaboration avec une population de fonctionnels.
Ce constat semble se généraliser dans de nombreuses entreprises : création de groupes de travail pour faire évoluer l’outil informatique… Le développement sur mesure gagne donc ses lettres de noblesse. Cela s’explique également par l’évolution des technologies du marché qui permettent de supprimer la complexité historique liée au développement sur-mesure…
Parmi les exemples les plus marquants, l’on peut citer le poste de travail. En effet, force est de constater que ce dernier connaît de profondes mutations. Destinées aux utilisateurs finaux, les applications du poste de travail sont au centre de toutes les attentions : applications composites, etc. Il est donc matériellement impossible de s’appuyer sur une solution packagée pour répondre à des besoins organisationnels spécifiques. Bien sûr, les PGI permettent de réaliser quelques ajustements, mais pas d’accéder à de réelles applications métiers.
Le développement spécifique ne semble donc plus perçu comme un mal nécessaire, mais plutôt comme une réponse opérationnelle et génératrice de gain de productivité. Au niveau économique, il est aussi indispensable de briser une fausse croyance : développer sur mesure n’est pas forcement une opération très coûteuse et réservée à quelques grands comptes.
En effet, les technologies dites de RAD permettent de développer rapidement des applications et de contenir les coûts de développement. De plus, adapter un PGI peut s’avérer particulièrement coûteux ! Il est nécessaire de trouver des consultants et des développeurs spécialisés… Il est aussi difficile d’optimiser un Progiciel sans impacter ses performances et sa logique de fonctionnement. L’argument coût est un faux problème pour les entreprises.
A travers ces quelques exemples, nous comprenons donc parfaitement que la religion du tout PGI devrait progressivement s’estomper pour laisser place à un paysage où PGI et applications sur mesure vont cohabiter. A n’en pas douter, ce constat devrait se renforcer à court et moyen terme et permettre aux administrations, grands groupes et PME de s’adosser sur un Système d’Information et sur des applications répondant à leurs besoins spécifiques.