Par Olivier Bertaux, Regional Account Manager de Keynote Western Europe
Il y a quelques années encore, le monitoring du réseau suffisait. Aujourd’hui, les plus récentes technologies que recouvrent le vocable Web 2.0, telles qu’Ajax, Microsoft Silverlight et Flash, largement utilisées dans les sites Internet, apportent un niveau de complexité inédit dans le monitoring des performances de contenu. Elles s’appuient sur le rôle déterminant du navigateur dans l’exécution du code d’application web, contrairement aux précédentes technologies qui étaient entièrement exécutées au niveau du serveur d’application ou du web.
Désormais le monitoring standard ne suffit plus, il faut maintenant prendre en compte l’interaction d’un vrai navigateur avec les applications internet enrichies intégrées (Rich Internet Applications – RIA) pour mesurer la véritable expérience des utilisateurs finaux.
Monitoring par navigateur réel vs. monitoring par navigateur simulé
Tant que le rôle du navigateur se militait à afficher le contenu traité de manière statique ou dynamique sur un serveur web, il était possible d’utiliser de manière fiable un navigateur simulé dans un outil de monitoring web. Aujourd’hui, l’interaction du navigateur avec les applications internet enrichies est absolument essentielle au rendu des pages Web. Le navigateur peut, par exemple, interagir en utilisant un moteur JavaScript intégré ou un lecteur Flash installé comme un module d’extension. Ce niveau d’interaction sophistiqué du navigateur avec les pages web dépasse largement celui dont est capable la simulation des navigateurs. De plus, comme les navigateurs tels qu’Internet Explorer et Firefox représentent des millions de dollars d’investissement et des années d’efforts de développement, il est presque impossible de créer des émulateurs de navigateur complets.
La plupart des outils de monitoring web, pourtant, s’appuient toujours sur la simulation du navigateur aujourd’hui insuffisante. Ils restent toujours adaptés quand il s’agit simplement de monitorer la disponibilité du point de vue du réseau ou de la simple page de base, mais un véritable navigateur est nécessaire pour analyser et mesurer avec précision les nombreuses interactions entre l’application web et le navigateur pour le rendu final du contenu.
Quand un navigateur simulé « ne suffit pas »
Dans trois situations au moins, les technologies de monitoring basées sur un véritable navigateur s’imposent pour mesurer la véritable expérience de l’internaute. Tout d’abord, pour fournir une copie d’écran fidèle des pages web monitorées ; ensuite, pour mesurer l’impact du temps client ; et enfin, pour détecter les plugs-in Flash et les contenus spécifiques liés au navigateur.
Rendu et identification des anomalies sur les pages web
Pour résoudre les problèmes d’un site doté des technologies récentes les plus courantes et rétablir des niveaux de performance acceptables, vous gagnez un temps précieux si vous pouvez vérifier la véritable matrice bitmap de la page, et donc l’afichage véritable de la page, au moment où l’erreur s’est produite. Toutefois, vous ne pourrez le faire que si votre système de monitoring est en mesure de prendre un instantané de la page telle qu’elle était affichée par le navigateur.
En cas d’erreur provenant du mauvais affichage du DHTML, par exemple, un navigateur réel fournira une copie fidèle de l’écran qui était affiché au moment du problème. Quant au navigateur simulé qui capture les objets individuellement, il ne peut, au mieux, que reconstruire la page en question en assemblant ces objets via le HTML, un procédé limité sujet aux erreurs et pouvant aboutir à des analyses erronées.
Performance du point de vue de l’expérience utilisateur
L’expérience de l’utilisateur final s’apprécie en calculant la durée totale de l’expérience de l’utilisateur, qui comprend le temps réseau et le temps client. Le temps réseau désigne la durée totale de téléchargement d’une page web côté réseau, c’est-à-dire, de la résolution DNS du fichier de base à la transmission du dernier paquet du dernier élément de la page. Les navigateurs simulé ou véritable calculent le temps réseau, mais seul le recours au véritable navigateur permet de capturer la dimension cruciale : le temps client. Le temps client définit la durée nécessaire au navigateur pour exécuter le JavaScript ou pour exécuter et afficher les objets Flash.
Le monitoring basé sur le véritable navigateur permet de mesurer non seulement le temps réseau, mais aussi le temps client, puisque vous pouvez voir l’ensemble des objets sur une page et connaître la durée de leur exécution côté client. A contrario, ne capturant pas l’activité liée à l’exécution côté client, le navigateur simulé ne peut distinguer si le problème provient du temps réseau ou du temps d’exécution client en cas de problèmes de performance.
Détection des plugs-in Flash et le contenu spécifique dédié au navigateur
Les pages web sophistiquées sont souvent conçues pour détecter si le navigateur utilisé accepte ou non un objet Flash pour l’affichage du contenu enrichi. Certaines pages web détectent également la version du navigateur afin d’optimiser le contenu, en proposant par exemple différentes solutions de code pour offrir la meilleure expérience possible.
Dans le cas où une page web effectue une requête sur le navigateur pour savoir s’il est compatible Flash, seul un véritable navigateur permettra de supporter l’interaction entre l’application et le navigateur.
De plus en plus de sites web intègrent les technologies Web 2.0 afin d’améliorer l’expérience de l’utilisateur final. Le monitoring basé sur le navigateur réel s’avère par conséquent de plus en plus nécessaire. La prise en compte des multiples interactions entre le navigateur et ces composants applicatifs complexes est essentielle à la mesure, à la maîtrise et à l’effort permanent d’amélioration de la qualité de l’expérience online.