Oracle rend payant le plug-in ODF dédié à Office

Comme prévu, Oracle reprend à son compte les technologies et les produits de Sun Microsystems, dont l’annonce du rachat a eu lieu il y a un an, pour 7,4 milliards de dollars, et démontre sa capacité à transformer des outils open source gratuits en offres payantes. Tout un art…

Distribué gratuitement sous l’ère Sun, la firme de Larry Ellison a ainsi décidé de faire payer l’utilisation du plug-in ODF (Open Document Format), accolé à la suite bureautique open source OpenOffice.org, aux utilisateurs de la suite Office de Microsoft.

Oracle a précisé que l’utilisation du format de fichier ODF est désormais facturée 90 dollars et 65 euros en Europe, en téléchargement, pour l’acquisition d’une licence. Compatible avec les versions Office XP, 2000, 2003 et 2007, ce plug-in ODF permet d’ouvrir, d’enregistrer et d’éditer des documents Office, comme Word, Excel ou PowerPoint au format .odf.

Pour le moment, Microsoft Office ne supporte que la version 1.0 du format de fichier Open Document Format, alors que la dernière version d’OpenOffice.org intègre la version 1.2 d’ODF. En outre, l’utilisateur qui achètera la nouvelle licence ODF pourra également souscrire à un contrat de support pour 14,21 euros par an… Les entreprises sous Microsoft Office intéressées par cet outil payant devront débourser au moins 6 500 euros, ou 9 000 dollars, pour se  procurer le plug-in ODF, puisque Oracle a précisé qu’il ne prendrait pas de commandes de moins de 100 licences.

Le passage du gratuit au payant du plug-in ODF risque de porter préjudice à ce format open source, qui devrait de moins en moins intéresser les entreprises.
Par ce geste, Oracle fait bien comprendre que les technologies de Sun devront avant tout lui faire gagner de l’argent : déjà, il y a quelques jours, la firme de Larry Ellison avait annoncé que le système d’exploitation UNIX Solaris, un des produits vedette de Sun, allait bientôt en finir avec la gratuité, avec l’arrivée d’un contrat de support payant, valable après les 90 jours d’utilisation de la version d’évaluation de Solaris.