Avec quasiment six mois d’avance sur le calendrier prévu à l’origine, la Fondation Symbian a annoncé, le 4 février, la mise à disposition libre et gratuite du code source de la plate-forme éponyme. En développement depuis plus de 10 ans, le système Symbian équipe pas moins de 330 millions de téléphones mobiles dans le monde.
« N’importe quel individu ou organisation peut désormais prendre, utiliser et modifier le code dans n’importe quel but, que ce soit pour un terminal mobile ou autre chose », précise la fondation dans son communiqué. La mise en mode open source du système permet ainsi à chacun de contribuer à l’évolution et l’amélioration de Symbian élargissant d’autant l’écosystème autour de cette plate-forme.
« Le développement communautaire est maintenant fondé à dessiner le futur de l’industrie du mobile et les innovations rapides sur une large échelle en seront le résultat », assure Lee Williams, le directeur exécutif de la Fondation Symbian. Les informations sur les modalités d’accès au code (publié sous la Eclipse Public License) sont présentées depuis cette page (developer.symbian.org/wiki/index.php/Category:Platform_Opening).
Nokia premier bénéficiaire
Nokia devrait être le premier à bénéficier de cet écosystème. C’est même là le principal intérêt pour le constructeur finlandais qui avait racheté les actifs de Symbian en 2008 (à Sony-Ericsson, Ericsson, Panasonic Mobile et Siemens) et fondé la fondation ad hoc dans la foulée. Celle-ci est chargée d’organiser la communauté pour assurer le développement du système d’exploitation, désormais entièrement libre, et proposer une interface unifiée.
Une stratégie qui vise clairement à contrer l’Open Handset Alliance animée par Google et qui développe Android, autre plate-forme libre, ouverte et gratuite adoptée aujourd’hui par la plupart des constructeurs de mobiles (à l’exception de Nokia évidemment), y compris les partenaires membres de la Symbian Foundation (Sony-Ericsson, Siemens, Panasonic mais aussi Motorola ou l’opérateur japonais DoCoMo qui n’hésitent donc pas à s’investir dans des stratégies concurrentielles).
Parallèlement, Nokia a récemment mis gratuitement à disposition son application de navigation GPS assistée OVI Cartes. Toujours dans le but de concurrencer les ambitions de Google sur le marché de la téléphonie mobile et ses applications et, dans une moindre mesure, l’iPhone d’Apple, concurrent pour l’heure autrement plus redoutable qu’Android mais à la stratégie propriétaire.
Au troisième trimestre 2009, selon l’analyste Canalys, Symbian détenait la première place du marché mondial des OS mobiles avec plus de 46 % des parts contre 20,6 % pour RIM/Blackberry, 17,8 % pour l’iPhone, 8,8 % pour Windows Mobile et un modeste 3,5 % pour Android lancé moins d’un an plus tôt.
Article publié initialement sur silicon.fr