Boulimique… Cisco Systems, à la lumière de ses récentes opérations de croissance externe, semblait l’être. Mais la boulimie trouve parfois sa limite dans la résistance de celui qui ne veut pas se faire manger à n’importe quel prix…
Fable moderne, mainte fois jouée, l’opération que Cisco voulait mener à son terme en rachetant la firme norvégienne Tandberg n’est plus aussi certaine qu’elle le paraissait il y a quelques jours encore (voir ce que nous écrivions). Désormais, la firme américaine se pose clairement la question du maintien de son offre d’achat sur Tandberg.
Pourtant, sur le papier, l’offre paraissait impressionnante, Cisco proposant pas moins de trois milliards de dollars (soit environ deux milliards d’euros) pour prendre le contrôle de la firme norvégienne spécialisée dans les équipements dédiés à la visioconférence et la télé-présence (deux domaines où Tandberg représentait, avec Polycom notamment, l’un des principaux concurrents de Cisco).
Mais c’était sans compter sur les actionnaires de la firme norvégienne. Car, même si le conseil d’administration de Tandberg avait décidé à l’unanimité de recommander l’offre, près d’un quart des actionnaires s’était immédiatement opposé (avec véhémence pour certains) à la transaction, espérant forcer Cisco à faire une offre encore supérieure !
Le problème qui se pose à Cisco est qu’aux termes de l’offre, Cisco ne serait en mesure d’acquérir Tandberg qu’à condition qu’au moins 90% des actionnaires ne se prononcent en faveur de la transaction. Ce qui semble pour le moins hypothétique sans une amélioration sensible de l’offre… Or, trois milliards de dollars US c’est déjà une somme et sans doute est-ce le montant maximal que Cisco comptait utiliser pour cette opération, d’autres achats étant menés de front…
Et si, selon Reuters, Cisco envisagerait dès lors la possibilité de retirer sa proposition, l’agence de presse indique, sur la foi d’une source proche du dossier, qu’il semble improbable que le géant US ne se décide avant que n’expire l’offre qu’il a lancée le 9 octobre pour une durée d’un mois. Aucune confirmation officielle n’est du reste venue confirmer ces dires, le groupe se contentant vendredi dernier de redire que son offre était juste et que le conseil d’administration de Tandberg l’avait jugée comme telle.