José Diz – Qu’entendez-vous par « Information Led-Transformation » ? Que représente cette nouvelle tendance ?
Ambuj Goyal – Pendant les dix dernières années, l’industrie du logiciel a essentiellement investi dans les infrastructures applicatives (ERP, SCM, CRM…). Aujourd’hui, l’entreprise peut gagner en efficacité grâce à la transformation permise par une meilleure gestion de l’information. Ce que nous appelons Information Led Transformation chez IBM.
Et nous avons d’ailleurs investi plus de 10 milliards de dollars pour disposer des outils nécessaires avec les acquisitions de Cognos, iLog, Ascential ou bientôt SPSS.
Plus précisément quelle est votre offre en la matière ?
En fait, nous proposons une plateforme à « deux étages ». La première fonction consiste à récupérer et « certifier » l’information en temps réel en fonction de règles. Cette offre InfoSphere intègre évidemment toutes les fonctions de type MDM, gouvernance, etc. Un premier niveau sur lequel nous avons investi plus de quatre milliards de dollars. La seconde brique (représentant actuellement un investissement de 6 milliards de dollars – Cognos, iLog, SPSS) consiste à analyser cette information en effectuant des les corrélations et toutes les opérations nécessaires.
L’objectif de cette approche Information Led-Tranformation vise à fournir une information fiable et vérifiée aux applications, processus et autres briques du système informatique. Bien entendu, nous proposons également des spécialisations avec des solutions comme Applix [rachetée par Cognos en 2007] pour des applications d’analyse financière de type planning budgétaire, ou avec MRO très présent sur la grande distribution. Secteur ou nous proposons également la traçabilité des aliments du producteur jusqu’au consommateur, apportant une visibilité sur toute la chaine d’approvisionnement.
Cette plate-forme transforme et optimise l’information via plus de 144 applications ou modèles de conception (blueprints) sur 17 secteurs économiques. À terme, nous proposerons cette solution sous le nom unique d’Infosphere.
Quel rôle jouez-vous par rapport aux équipes existantes, et s’agit-il d’une nouvelle division ?
Mon rôle consiste à chapeauter l’ensemble des équipes Produit et des équipes de consultants. D’ailleurs, nous disposons aujourd’hui d’une équipe mondiale de 4000 consultants dédiés à l’Information Led-Transformation qui analysent en amont la stratégie et le besoin du client pour l’accompagner dans ses évolutions. Et bien entendu, le déploiement technique peut s’effectuer ensuite avec des logiciels tiers.
Nous estimons que cette approche peut réduire l’effort et les coûts d’un facteur 6 pour obtenir des décisions fiables.
Nous comptons plus de 15.000 clients sous cette plateforme avec le recours possible à 2000 partenaires. Et les 4000 consultants appartiennent à l’Analytics Optimisation Service Line. Or, la dernière ligne de ce type a été créée il y a dix ans pour le CRM. Nous croyons fortement à ce marché qui représente un potentiel de 105 milliards de dollars avec une croissance annuelle de 8 % (corrélation de diverses études de travaux d’IBM).
Nous avons d’ailleurs annoncé notre offre « Analytics in a box » regroupant les logiciels, le matériel, les services, la maintenance… Bref, tout le nécessaire permettant à l’entreprise de se concentrer sur ses métiers sans se préoccuper de la technologie.
Pouvez-vous illustrer vos propos par des exemples concrets de mise en situation ?
L’Information Led-Transformation permet de faciliter deux types de décision. La « Big Decision » ou macrodécision concerne un grand volume de données permettant de décider – par exemple- s’il est opportun d’ouvrir un centre d’appels à Dublin, ou de découvrir que les consommateurs achetant du chocolat achètent également des fleurs, etc. La microdécision nécessite une micro-optimisation. Ainsi, si vous souhaitez acheter un T-shirt rouge que je n’ai plus en stock, je peux vous renvoyer vers notre magasin situé à trois kilomètres. Mais il vaut mieux que je vous propose une livraison chez vous dans la journée, et que j’enregistre immédiatement votre paiement par carte de crédit, en vous posant deux ou trois questions. Ainsi, j’enrichis ma connaissance de votre profil et de mes clients. Je pourrais donc ainsi améliorer mes ventes tout en réduisant mes efforts et mes coûts. Ces deux ou trois questions par client sont justement une des forces d’un produit comme SPSS, qui crée ainsi une réelle valeur ajoutée pour mon entreprise. Nous disposons d’ailleurs de plusieurs modèles de questions comportementales, et le client peut aussi créer ses propres modèles.
Parmi vos concurrents, Sas se positionne déjà sur ce créneau…
Sas avance effectivement ce type d’argument, mais ne propose pas encore une solution complète et ouverte. D’ailleurs, d’autres comme Oracle, SAP-BO ou Sybase vont également en ce sens. Cela nous rassure plutôt. En effet, si le marché s’oriente vers ces technologies, il confirme aussi que nous investissons dans le bon sens depuis plusieurs années. Ce qui est plutôt rassurant sur un marché émergent.
Entretien publié auparavant sur Silicon.fr