Que la Free Software Foundation (FSF) n’aime pas les logiciels propriétaires en général, ce n’est pas vraiment un scoop. Elle montre même une constance et une perpétuelle hargne en la matière qui n’a rien pour nous étonner. La preuve vient encore de nous être donnée par la fondation qui s’attaque, à quelques jours de son lancement officiel, à Windows 7.
Le 26 août, la FSF a en effet lancé une campagne de communication dont la vocation affichée est d’alerter les particuliers et surtout les entreprises des menaces qui pèsent sur eux s’ils acceptaient de basculer sur la nouvelle mouture de Windows, et sur les dangers plus généralement des applications propriétaires. L’organisation a écrit sur ce thème aux dirigeants des 499 plus grandes entreprises de la planète. 499 et non pas 500 car Microsoft fait évidemment partie du Top 500 mondial !
7 à dire…
Baptisée « Windows 7 Sins » (traduisible par « les 7 péchés capitaux de Windows »), la campagne prend sa source sur un site éponyme (Windows7Sins.org) et n’y va pas visuellement avec le dos de la cuiller : un logo noir sur fond jaune donne à voir un homme jetant le logo de Windows dans une poubelle ! Sur ce principe des Sept péchés capitaux, la FSF évoque les influences « néfastes » de Windows sur le monde de l’éducation et de la vie privée, les abus monopolistiques de Microsoft et des éditeurs de logiciels propriétaires, l’obligation d’adopter les nouvelles versions logicielles (au risque d’avoir à changer sa configuration matérielle pour les supporter), le non respect des standards, les verrous DRM (gestion de droits numériques) et, pour finir, l’insécurité informatique. Inspirer la crainte, tel est bien le principe de cette campagne.
Matt Lee, responsable de la campagne réfute cet argument et déclare : « Avec windows7sins.org, nous espérons alerter les entreprises et les utilisateurs des dangers grandissant issus des logiciels propriétaires de Microsoft et d’autres compagnies comme Apple et Adobe, prévient. Avec la mise à jour du système d’exploitation de Microsoft, les dirigeants auront la possibilité de s’évader pour la liberté et rejoindre un nombre grandissant de responsables qui comprennent que l’argent et le temps consacrés aux logiciels propriétaires sont une voie sans issue en contradiction avec leurs intérêts. »
Il semble malgré tout que ce discours ne soit pas prêt à impacter véritablement la domination de la firme de Redmond sur le marché des systèmes d’exploitation. Ainsi, selon StatCounter et NetApplications, Windows occupe (toutes versions confondues) plus de 93 % du marché contre moins de 5 % pour Mac OS X (dont, au passage, la FSF ne dit pas un mot…) et un peu plus de 1 % pour Linux.