Le suspens a pris fin (si tant est qu’il y en eut un). La Justice américaine (le DoJ) a validé l’acquisition de Sun Microsystems par Oracle signée en avril dernier, selon un communiqué (laconique) d’Oracle. Après moultes négociations avec IBM, Sun s’était finalement laissé séduire par la proposition d’Oracle en échange d’un chèque de 7,4 milliards de dollars, dette comprise.
Mais la récupération des actifs de Sun par le géant de la base de données amenait quelques questions autour d’éventuelles positions dominantes sur plusieurs marchés. A commencer par Java.
En mettant la main sur Sun, Oracle s’empare d’une technologie (langage de programmation et environnement d’exécution) utilisée par quelques 7 milliards d’appareils électroniques dont nombre de téléphones mobiles. Comme nombre de ses concurrents, Oracle est notamment un gros utilisateur de Java. Savoir que l’entreprise de Redwood City va désormais décider des développements de Java a effectivement de quoi inquiéter. Il faut croire qu’Oracle a fourni au DoJ des garanties en la matière.
Autre inquiétude, l’avenir de MySQL. Rachetée par Sun à MySQL AB en janvier 2008, la base de donnée open source tombe entre les mains du plus grand éditeur de base de données propriétaire. L’avenir de MySQL aurait donc pu être compromis, Oracle pouvant ainsi écarter une technologie concurrente potentielle notamment utilisée par des millions de services web. L’avenir le dira.
Si les autorités américaines ont donné leur feu vert, l’acquisition n’est pas encore définitive. Oracle attend maintenant l’aval de la Commission européenne. Ce qui pourrait ne pas tarder, Oracle et Sun ayant promis de boucler l’opération avant la fin de l’été. Les actionnaires de Sun avaient, de leur côté, validé l’offre d’Oracle le 16 juillet dernier.
(Article initialement publié sur Silicon.fr)