On ne se demandait pas s’il le ferait, on se demandait quand… Mike Zafirovski, le CEO de Nortel a confirmé hier son départ de la direction du géant canadien des télécoms « dans les semaines à venir ». Un géant frappé de plein fouet, qui restera définitivement comme l’une des principales victimes de la crise économique mondiale. M.Zafirovski avait pris les rênes du groupe canadien à la toute fin de l’année 2005 après avoir occupé des fonctions de management chez Motorola et chez GE (General Electrics). Les commentaires des analystes n’ont pas été tendres depuis la mise de Nortel sous Chapitre 11 ? Comme dans la chanson, il ne regrette rien… Rien de rien. A preuve son commentaire devant la commission du Parlement canadien avant l’examen du plan de démantèlement décidé pour le groupe : « J’ai dit au conseil d’administration que je me consacrerai à 100% à ce travail », explique-t-il, avant d’ajouter « Et je pars la tête haute ». Rappelons seulement que l’entreprise enregistrait, avant sa vente par appartements suivant elle-même la mise sous la protection de la loi sur les faillites, une dette abyssale s’élevant à 4,5 milliards de dollars !
Pourtant, en arrivant en novembre 2005 à la tête de Nortel, on disait alors que Mike Zafirovski avait le bon profil pour remettre à flot le paquebot Nortel. Le capitaine du Titanic avait sans doute lui aussi une excellente réputation… Le poids de la dette, une chute sans fin de la capitalisation boursière de la firme sur fond de dégringolade des marchés télécoms et de concurrence exacerbée des acteurs chinois, auront eu raison des ambitions affichées initialement par le CEO, aujourd’hui démissionnaire.
Rappelons c’est que le suédois Ericsson qui s’est emparé il y a quelques semaines, pour 795 millions d’euros, des technologies 3G (CDMA) et 4G (LTE) de Nortel. Ce, au nez et à la barbe de RIM et de l’attelage Nokia-Siemens. Et que c’est Avaya qui récupère la division Entreprises de l’équipementier pour 475 millions de dollars. Il reste encore quelques « bibelots » à céder côté Nortel qui, si la firme survit, devrait se concentrer sur la seule activité services. N’oublions pas pour conclure que cette descente aux enfers se sera soldée avant tout par une facture sociale à la hauteur de la dette abyssale creusée au fil des ans ! Il ne manquerait plus que l’on apprenne l’existence d’un Golden Parachute pour Mike Zafirovski…
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