Il était une fois un disque dur
Tout le monde le sait… Les unités disques sont très fiables, les incidents en cascade n’arrivent qu’aux autres… Or, un beau jour, c’est le ‘crash’ disque. Et ce jour-là, comme un fait exprès, pas de sauvegarde réellement à jour. Pourtant, en bon utilisateur nomade, vous preniez toujours soin de votre PC portable: jamais heurté, toujours soigneusement rangé dans sa housse, elle-même protégée dans un sac ou une valise rembourrée. Donc, l’accident de disque, à d’autres !
A fortiori pour les PC fixes, toujours correctement éteints, paisiblement à l’abri dans un bureau tranquille et régulièrement sauvegardés. Seulement, voilà, l’enchaînement malheureux d’incidents, ça existe… Quand ce n’est pas un sinistre ! Et rappelons-nous que le MTBF (*) n’a qu’une valeur statistique…
Un beau jour, votre PC ne boote pas. Le petit feulement caractéristique du démarrage se fait entendre quelques secondes, et puis silence. Allez, ce n’est qu’une panne électrique, trois fois rien, une connexion défectueuse, un câble déplacé. Quelques vérifications faites fébrilement… Eh non… Damned… Il faut se rendre à l’évidence: les têtes de lecture sont écrasées (il paraît que cela peut provenir de la déformation des matériaux plastiques). Mais ce pourrait être également la conséquence de la chute du PC dans une flaque d’eau ou une piscine, ou tout autre accident bête et forcément imprévisible…
Bref, vous voilà contraint, faute d’une sauvegarde récente, à débusquer à tout prix le dépanneur magique, capable de récupérer toutes les précieuses données.
La mésaventure du revendeur…
Chez votre revendeur habituel, l’atelier SAV tente d’abord de vous rassurer : « Pas de panique, vous explique-t-il, il existe des logiciels qui permettent de récupérer les données. Il faut juste un peu de patience, cela peut prendre deux à trois heures ».
Plutôt rassuré, vous revenez deux jours plus tard. Mais là, votre boutique ‘micro’ (pourtant un grand distributeur parisien) vous explique que rien n’a fonctionné comme prévu. Le jeune technicien stagiaire, avec lequel vous avez la chance d’échanger au bout d’une heure d’attente, vous explique qu’il fait appel à un utilitaire (gratuit ou piraté, on ne le saura jamais) et que « Ca n’a pas fonctionné! ». Il se dit tout prêt à réessayer avec un autre logiciel… Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant ? C’est non, vous avez perdu patience ! D’autant qu’il avoue qu’il ne garantit rien du tout… Et il vous tend alors une photocopie où figurent les références d’une société, située rue Montgallet.
Le fait est qu’il existe des sociétés dont c’est le métier – comme ChronoDisk, ou plus médiatique encore, Kroll Ontrack, laquelle fait régulièrement sa publicité dans les journaux en racontant comment son laboratoire a réussi à récupérer, in extremis, les données d’un PC écrasé par une voiture, tombé dans un escalier ou victime d’une inondation… Autant d’exploits qui font plus volontiers rire les spectateurs que les victimes…
Pas le moins cher…
Pour notre part, nous avons été aiguillés vers une start-up française, installée à Roanne (42) et baptisée InVirtuel. Une jeune pousse certes, mais déjà bien connue chez les professionnels et présente sur quelques salons spécialisés, comme InfoSecurity. Son fondateur et dirigeant, Florent Chassignol a délibérément choisi la démarche « qualité », jusqu’à obtenir la certification ISO 9001, quitte à ne pas être le moins cher du marché… Et effectivement il ne l’est pas !
( cliché DR : InVirtuel, labo Roanne)
La procédure est simple, mais bien balisée: envoi du disque par Chronopost (en protégeant l’unité disque, même si elle est déjà en mauvaise posture, inutile d’aggraver son cas…); à réception, la société établit un premier diagnostic sur devis (coût: de 98 à 350 euros, selon l’urgence) et vous adresse par e-mail le ‘mapping’ des données récupérables en reconstituant exactement l’arborescence de vos répertoires. Ouf ! Premiers soulagements… On m’apprend ainsi que 99% des données présentes sur le support physique sont « restaurables ». Seul un fichier pose problème, et par chance, ce n’est pas celui sur lequel vous travailliez à la seconde du ‘crash’.
Là, selon l’importance que revêtent les informations récupérées, vous vous dites prêt à payer le prix… Y compris celui du disque de sauvegarde sur laquelle on vous propose de recopier toutes vos données. Pour les professionnels, le tarif peut osciller entre 500 euros et 1.500 euros, selon les délais demandés (5 à 10 jours, en économique, ou 24 heures en express) voire plus selon les délais, les volumes et la difficulté de restitution des datas.
La société vous avertit qu’elle conserve vos données pendant 15 jours et vous recommande chaudement de veiller à mettre à jour votre solution de sauvegarde, vous guide pour opérer la bonne réintégration de vos e-mails, etc. Bilan: un client, réconforté, qui se plaît à remplir avec bonne humeur la fiche de satisfaction, fiche qui clôt logiquement la procédure « qualité »…
InVirtuel, comme ses confrères spécialisés, est constitué en laboratoire « salle blanche ». Depuis quelques mois, la jeune pousse a eu la bonne idée d’élargir ses prestations au grand public (avec devis gratuit) en créant une filiale, Recovea (www.invirtuel.fr et www.recovea.com).
* MTBF: meantime between failure: temps intermédiaire entre pannes, indice publié par les constructeurs, évaluant le taux de pannes… – toujours très faible, comme chacun sait!