Considéré comme un marché plus mature que le marché français, la Grande Bretagne livre sans doute ainsi selon NTT Europe Online, à travers cette étude, une peinture prospective de la situation en France. L’étude complète …
Réalisée par le cabinet Vanson Bourne auprès de 200 DSI et DAF britanniques, cette étude révèle notamment que si le Cloud Computing n’est pas la plus grande priorité des entreprises, la demande en services et logiciels en ligne reste néanmoins forte.
Bilan saisissant : plus de 2/3 des DSI et DAF interrogés confient soit ne pas avoir prévu de se tourner vers des solutions de Cloud Computing (35%), soit ne pas être sûrs de le faire (32%). Les autres envisagent d’adopter une telle solution à moyen terme (dans les deux ans). Selon l’étude, les décideurs placent le Cloud Computing tout en bas du Top 10 de leurs priorités d’investissements stratégiques pour les 12 prochains mois ! Un constat d’autant plus compréhensible quand on prend en compte le fait qu’un grand nombre des répondants n’est pas du tout familier avec le concept : presque un sur deux (46%) ! La pédagogie et la formation ont encore de beaux jours devant elles…
La crise, frein majeur ou levier de croissance ?
Si 60% des personnes interrogées ont indiqué que leur organisation était désireuse d’investir dans des services et logiciels en ligne, ils indiquent qu’il s’agit-là d’une conséquence directe de la récession économique. 85% des DSI et DAF affirment par ailleurs rechercher davantage de flexibilité dans leurs accords de licences logicielles. On en trouve 68% qui répondent préférer éviter les contrats informatiques à long terme. Notons au passage que la flexibilité est l’un des grands avantages associés au modèle du Cloud Computing.
Pour Rob Steggles, Directeur Marketing Europe au sein de NTT Europe Online, « Les décideurs des grandes entreprises voient clairement les avantages d’investir dans des services ou logiciels en ligne. Cependant, la plupart d’entre eux restent sceptiques quant à l’adoption d’un modèle de Cloud Computing dans les deux prochaines années.» Il ajoute : « Malheureusement, le Cloud est devenu un imbroglio technique plutôt qu’une aide opérationnelle, alors que c’est pourtant là où se situe la valeur ajoutée du modèle. Il y a évidemment une demande de logiciel et de prestation de service en ligne, dans un environnement hébergé sécurisé ou utilisant une infrastructure privée de Cloud, mais en pratique, le modèle ne semble ne pas être à l’ordre du jour des décideurs.»
Une large majorité, soit 77% des personnes interrogées précisent que leur entreprise n’utilise pas pour l’heure de technologie de Cloud Computing. Et les principales explications citées pour expliquer ce phénomène sont : les problèmes de sécurité, l’immaturité du concept et une fiabilité incertaine.
Pour entreprendre une démarche de migration vers un modèle de Cloud Computing et en justifier l’investissement, 40% des DSI et DAF exigeraient comme résultat une baisse significative des coûts informatiques de 10 à 20%.
Alors, le Cloud Computing, un simple effet de mode ?
Alors que les décideurs prétendaient que leurs trois priorités stratégiques en temps de récession étaient la sécurité informatique, le stockage, et l’infrastructure réseau, le rapport de NTT Europe Online révèle que les perspectives d’investissements dans des modèles de Cloud Computing sont pourtant loin d’être anéanties.
45% de DSI et DAF disent en effet être persuadés que le Cloud n’est pas juste un phénomène de mode, et 44% des entreprises qui utilisent ou prévoient d’utiliser une telle technologie continuent d’envisager d’investir entre 6 et 15% de leur budget informatique dans le Cloud au cours des deux prochaines années. Dans ce cas, les systèmes de prédilection sont des systèmes de gestion de contenu, des applications de ventes ou de CRM. Ou bien encore il s’agit d’autres applications certifiées non critiques pour le fonctionnement et la sécurité de l’entreprise. En revanche, les applications financières et comptables ne devraient, selon 55% d’entre eux, ne jamais faire partie d’un modèle Cloud. Une infime minorité y croient au contraire dur comme fer et se disent sûr de leur sécurité…
Daniel Marion, ICT Senior Manager au sein de d’UEFA Media Technologies, commente les résultats de ce rapport : « Le fait que ce rapport souligne une certaine confusion sur les définitions du Cloud Computing ne me surprend pas vraiment. Le terme regroupe une gamme très large de produits et services très différents et il peut ainsi être compliqué de maîtriser la complexité de toutes ces spécifications techniques ou de se concentrer sur les bénéfices opérationnels. Cependant, ces bénéfices sont réels, et nous continuerons à trouver de nouvelles voies pour que ce type de service apporte de la valeur ajoutée à notre organisation ».
Conclusion de Rob Steggles : « Etant donné le manque de maturité du modèle, il est tout-à-fait compréhensible que les entreprises attendent de voir comment cela va évoluer. Ce qui ressort comme une évidence de notre rapport, c’est que les DSI et DAF sont conscients du retour sur investissement (immobilisations vs frais d’exploitation) que peuvent générer des solutions d’hébergement dédié ou reposant sur un modèle de Cloud. Si les problèmes de sécurité et de fiabilité peuvent être surmontés, le Cloud Computing a de beaux jours devant lui. Mais en attendant, il y a encore du chemin à parcourir ! »