Par Jean-Claude Maury (Gartner)
Il est clair qu’il faut diminuer le montant des coûts totaux de possession (TCO) en 2009. Comme, par exemple, revoir à la baisse avec les prestataires externes certains besoins de services. Quant aux investissements matériels et logiciels prévus, il convient de réexaminer les retours sur investissements (ROI) qu’ils apportent – ou mieux encore les retours sur ressources (ROA) – afin d’étudier comment ils pourront être plus rapides en 2009 et 2010. D’autres actions de ce type sont nécessaires, comme la modification du prix de plusieurs accords avec des prestataires d’externalisation.
Mais il convient d’aller, en même temps, vers des actions de modernisation qui, elles aussi, permettent de réduire les coûts. Rappelons que moderniser signifie organiser d’une manière conforme aux besoins et aux moyens modernes. La modernisation vise à gérer l’évolution des pratiques, des applications et des technologies pour atteindre de meilleurs objectifs en termes de valeur, de coût et de risque. C’est un véritable mouvement dans l’entreprise.
Citons quelques actions de modernisation permettant de diminuer les coûts.
Nous avons constaté que les directeurs informatiques étaient réticents, en 2008, à s’engager dans des projets d’informatique écologique (green IT). Mais, en 2009, il pourrait être opportun d’analyser, de façon plus approfondie, les contraintes et les coûts en énergie des matériels informatiques. Réduire (ou limiter) la consommation électrique – alimentation et climatisation – des centres de traitement pourrait être un premier domaine d’action. De la sorte, la croissance annuelle de consommation électrique (5 à 10 %) pourrait être réduite, voire annulée.
Nous avons présenté, dans les précédents numéros de Perspectives, l’évolution qui vise à remplacer certains services applicatifs, déployés dans les DSI, par des services web. Ce modèle SaaS, dans les secteurs qui conviennent à l’entreprise (paie, comptabilité, ECM(2), stockage, etc.), doit impliquer des coûts moins importants que les coûts de licence traditionnels. Rappelons que les clients paient, en partie, pour l’utilisation de l’application suivant leurs besoins. C’est une façon de réduire les dépenses d’investissement et d’affecter les coûts en charge opérationnelle. Cette évolution vers le cloud computing est un phénomène incontournable qu’il faut
maîtriser. Pourquoi attendre ? Certaines applications non stratégiques euvent servir de tests, permettre de définir de bonnes pratiques et diminuer les coûts.
Dans les périodes de crise, qui entrainent en général des diminutions de revenus et de profitabilité, les entreprises doivent impérativement réduire leurs coûts. Mais vont-elles simplement subir le phénomène ? Ou doivent-elles choisir des actions combinant, en même temps, une modernisation des activités et une réduction des coûts ? Les entreprises doivent tenter la deuxième approche. Et rappelons que les tendances fortes du monde informationnel obligent les DSI à aller vers une informatique utilisant des infrastructures et services externes et reposant sur le web.
Sous la contrainte des nouvelles conditions économiques et leur intérêt pour les offres de cloud computing, les DSI peuvent faire évoluer plus rapidement leurs solutions autonomes vers des offres standardisées basées sur le web. En effet, des solutions existent sur le marché. Les grands éditeurs (Microsoft, SAP, Oracle, IBM, etc.), poussés par le phénomène web et les innovateurs du monde SaaS, continuent de progresser en cloud computing, souvent avec des partenaires (ou concurrents) comme Amazon et Google, et de développer des logiciels adaptés aux entreprises.
La crise économique impacte les résultats des entreprises. Sans être une panacée, le cloud computing, quand les applications sont choisies avec discernement, peut être une des solutions d’économie et de modernisation des entreprises.
1 Direction du Système d’Information
2 Enterprise Content Management (Gestion de Contenu d’Entreprise)