Par Alain Dubois, Directeur Marketing ITN
Contribuant activement à homogénéiser et accélérer les développements informatiques des entreprises, elles offrent de réels avantages concurrentiels en favorisant la réactivité aux évolutions du marché, notamment par la réduction du « time to market » des nouveaux produits d’assurances (Assurance direct ou low-cost) ou par l’industrialisation de nouveaux services à forte valeur ajoutée.
La période trouble de modifications, de fusions et d’acquisitions au sein du secteur financier, renforce l’attrait des grands établissements aux infrastructures complexes pour les technologies SOA en promettant plus d’interopérabilité et d’agilité aux processus métiers de ce secteur.
Enclin à déployer ces architectures pour rester compétitifs, les professionnels de la finance et plus généralement de l’assurance doivent impérativement et constamment améliorer leurs systèmes d’information pour garantir leur compétitivité notamment par l’innovation commerciale avec de nouveaux produits comme le « Pay As You Drive » ou avec de nouveaux services comme la signature électronique.
Véritable méthode de conception industrielle, l’urbanisation SOA est une approche progressive et structurante qui permet d’organiser les fonctionnalités applicatives des professionnels de l’assurance en services normalisés. Ces services, en capitalisant sur le patrimoine applicatif et sur les meilleures pratiques internes, se combineront ensuite aisément avec les règles métiers, les infrastructures, les données et les applications progicielles ou in-house.
Ils consolideront ainsi le système d’information d’une architecture logicielle intégralement orientée vers une réelle efficacité opérationnelle basée sur l’utilisation de nouveaux services toujours plus performants.
Cet engouement des assureurs, bancassureurs et mutuelles pour les solutions SOA est également lié à la pérennité de ces technologies. Si jusqu’à présent ; changer de technologies était synonyme de profonds bouleversements (Maintenance du parc existant, difficultés d’interconnexions et /ou d’évolutivité …), les technologies SOA rassurent désormais les décideurs par leurs caractéristiques sur le long terme : Elles pérennisent les investissements et les développements d’hier, elles réduisent les déploiements complexes et coûteux et elles standardisent les processus organisationnels grâce à une forte réutilisation des bonnes pratiques.
Une autre raison majeure de l’expansion de ces technologies SOA est liée à l’évolution des stratégies commerciales globales des assureurs, illustrée par le « Cross Selling ». Cette notion d’unification de l’ensemble de ces canaux en un environnement « unique » prend alors tout son sens. Évidement, cette homogénéisation permettra aussi de proposer des solutions limitant la multiplication des systèmes d’information par zones géographiques ou affranchissant les collaborateurs et agents commerciaux des processus de traitements manuels locaux et répétitifs non intégrés dans cette démarche normalisée. Outre les gains de productivité réalisés par une information désormais accessible en quasi temps réel, une telle urbanisation soulage implicitement les collaborateurs des inconvénients techniques des architectures traditionnelles, améliore simultanément la clarté des contrats et la connaissance du client et s’apprécient concrètement par une réduction des coûts de développement. Le recours à des solutions progicielles éprouvées contribue aussi à cette politique d’économie.
Cependant, la démarche fédératrice SOA doit aussi reposer sur plusieurs piliers complémentaires pour être couronnée de succès. Tout d’abord, elle doit recueillir l’adhésion et l’implication de tous les dirigeants des compagnies d’assurance et s’insérer dans un projet de modernisation global, gage de compétitivité et de gain de part de marché. Cet engagement collégial est crucial pour dépasser le cadre d’un simple projet technologique. Car la réussite d’un projet SOA passe impérativement par l’adéquation du système d’informations avec les spécificités des métiers de l’assurance. (Réglementations techniques et financières, normalisation, obligations légales…)
Plusieurs étapes jalonnent cette progression: aligner l’architecture métier et l’architecture technique, assurer un bon recouvrement entre la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage, garantir une parfaite traçabilité de l’ensemble des étapes du projet entre elles et enfin s’appuyer sur un référentiel de services clairs et préalablement définis.
En veillant à la réutilisation des développements et à leur cohérence, la démarche SOA dans le monde de l’assurance est aujourd’hui une réalité opérationnelle chez les principaux leaders du marché tels que Groupe Caisse d’Épargne, Groupama, AXA, Marsh…
La performance applicative des architectures SOA associée à la recherche de productivité des compagnies d’assurance permet alors de créer de la valeur en privilégiant délibérément une infrastructure informatique efficace et pérenne où les notions de réutilisation et d’évolution s’imposent unanimement.
C’est en ajustant ce puzzle d’applications, de règles, de processus et de services métiers que les assureurs discerneront de nouvelles opportunités ou niches commerciales, premières indications d’une efficacité et d’une compétitivité économique retrouvée.