Peu connu du grand public, comme l’était Paul Champsaur à sa nomination, Jean-Claude Mallet est un énarque (un de plus diront ceux qui jugent démesuré le poids de cette école dans notre pays). Il a été précédemment Secrétaire Général à la Défense nationale et fut aussi Président de la commission chargée de rédiger le Livre blanc de la Défense, qui n’a pas fait – loin s’en faut – l’unanimité… Sa candidature a été soutenue par le Premier ministre, François Fillon.
Jean-Claude Mallet se voit donc nommé pour une durée de six ans, son mandat étant irrévocable et non renouvelable. Ce, en dépit d’une rumeur qui a couru longtemps dans les rédactions d’un regroupement de l’Arcep avec une autre administration de contrôle et de régulation (on évoquait le CSA). Le nouveau Président devra trancher un certain nombre de dossiers épineux que n’aura pas pu boucler Paul Champsaur, à commencer par l’attribution de la quatrième licence mobile que Free souhaite toujours, mais qui a donné droit à un lobbying intensif de la part des trois opérateurs dans la place afin qu’elle lui échappe. Paul Champsaur était pour. Sera-ce la position de son successeur ? On devrait le savoir bientôt.
D’autres dossiers complexes vont en outre devoir être tranchés : organisation de la vente du « dividende numérique », fréquences télés libérées par le basculement vers le tout numérique d’ici deux ans, sans compter le déploiement de la fibre optique, dossier qui n’aura guère évolué depuis trois ans, sous présidence Champsaur. Au sein du comité de pilotage que M.Mallet va désormais présider, il devra faire redémarrer ce déploiement après avoir réussi à se faire reparler entre eux des acteurs, notamment Free et France Telecom, qui voient les choses de manière totalement différente.
Du sextennat de Paul Champsaur, l’UFC-Que Choisir, retient par la voix d’Alain Bazot – son directeur -que « L’Arcep a intégré l’intérêt du consommateur dans ses décisions ». Grâce à lui on aura notamment assisté à la baisse des tarifs des SMS et à la division par deux d’ici à 2010 des terminaisons d’appels, que se facturent entre eux les opérateurs pour acheminer les communications et qui influent donc sur le prix final. Un choix qui lui a valu les félicitations de Bruxelles… mais aussi l’hostilité ouverte, ou plus feutrée, de certains opérateurs. Paul Champsaur a également poursuivi l’action de son prédécesseur en matière de « stimulation du dégroupage », qui permet aux particuliers ou aux entreprises de choisir un autre opérateur que « l’opérateur historique » tout en utilisant les infrastructures de ce dernier.