Quand un industriel japonais parle de racheter un autre industriel japonais…
Le groupe d’électronique nippon Panasonic (ex-Matsushita) n’a pas attendu longtemps pour confirmer les rumeurs qui circulaient depuis quelques jours. Vendredi, Panasonic a ainsi avoué qu’il avait la ferme intention de mettre la main sur Sanyo. Mais sur le mode amical, du genre « viens te mettre sous mon aile ».
Oeuvrant dans des domaines proches mais complémentaires, le rapprochement des deux géants du pays du soleil levant donnerait naissance au numéro un incontesté de l’électronique grand public japonaise, quelques semaines seulement après que Panasonic se soit désengagé de JVC.
Les deux fabricants devraient parvenir à un accord avant la fin de l’année, fin décembre au plus tard. Et l’on évoque, pour une entrée massive de Panasonic dans le capital de Sanyo, une enveloppe tournant autour des 8,8 milliards de dollars, excusez du peu…
« Pour assurer notre croissance à l’avenir, alors que la conjoncture est très difficile, nous avons mesuré qu’il fallait un pilier de plus » et Sanyo nous a semblé être « le meilleur allié en ce sens », a déclaré, Fumio Ohtsubo – le PDG de Panasonic, à l’occasion d’une conférence de presse organisée de concert avec son pendant chez Sanyo. Le patron de cette dernière, Seiichiro Sano, voit d’un bon œil l’arrivée de Panasonic : « Nous sommes reconnaissants envers Panasonic« , a-t-il assuré avant de saluer « un partenaire solide prêt à investir pour résoudre le problème des actions préférentielles. »
Du reste, des négociations seraient déjà en cours avec les trois plus gros détenteurs de titres Sanyo, à savoir trois groupes financiers nippons et US en possession d’un gros paquet d’actions préférentielles acquises en 2006 et dont ils sont censés se défaire d’ici mars prochain.
Force verte
Au-delà du poids financier né de ce rapprochement, il s’agit aussi (surtout ?) pour Panasonic d’élargir grandement ses gammes à toutes sortes de produits fabriqués par Sanyo. Panasonic s’intéresserait ainsi tout particulièrement à la capacité de sa future filiale à fabriquer des produits « verts » et à sa technologie en matière de batteries rechargeables. Dans ce dernier domaine, Sanyo est le premier de cordée sur le marché des batteries lithium-ion et s’est beaucoup penchée également sur une autre techno prometteuse : les cellules photovoltaïques capables de produire de l’électricité à partir des rayonnements solaires.
Drôle de clin d’œil de l’histoire : l’AFP rappelait que Sanyo a été fondée en 1947 par Toshio Ue, beau-frère de Konosuke Matsushita, le bâtisseur de l’empire Panasonic (établi en 1918 sous la dénomination « Matsushita Denki ») et figure tutélaire des grands patrons nippons visionnaires, philanthropes et pétris d’un sens aigu des affaires.