La plus impressionnante de ces valeurs montantes est assurément SFR, qui, à la Porte de Versailles, a rejoint cette année le club des opérateurs mobiles devenus bi-modes et convergents grâce à l’IP, club où régnaient déjà Orange et Bouygues Télécom.
Suite à la récente intégration de Neuf Cegetel, la marque au carré rouge y inaugurait en effet sa nouvelle division de services fixes et mobiles aux entreprises, SFR Business Team. Une division qui pèse plus de 20% du total. Elle s’était offert le plus grand stand du salon, où Jet Multimédia avait également trouvé sa place. Les corners dédiés au M2M à l’usine, à la ville et à la maison ne déroutaient pas l’habitué. Les grands panneaux rouges marqués « Espace VoIP » et « SFR One Fix Center », si. A lire, notre interview de Paul Corbel, patron de SFR Business Team.
A l’ombre du stand Cisco, se dressait le petit « Village Asterisk ». Autour de l’américain Digium, l’éditeur du PBX Open Source, il réunissait les partenaires français de l’ « Open Voip » : Wisp-e, Squale Systems et Aastra. L’an dernier, ce petit monde n’avait que quelques m². L’intégrateur et formateur à Asterisk Wisp-e revendique désormais un parc installé de 150 IPBX et de quelque 20.000 postes, dont 20 % sont des postes IP d’Aastra. « Nous réalisons 8 adaptations d’Asterisk par mois, détaille Nicolas Prost, le jeune dg. Nous sommes 25 personnes, alors qu’il nous faudrait être 200 à 300. » En Allemagne, en avance de quatre ans, le parc d’Asterisk est déjà cinq fois plus nombreux !
Le distributeur « full-IP » NetPaq a de son côté introduit les appliances de sécurisation de la VoIP du suédois Clavister. Complémentaires des IPBX, celles-ci gèrent le repli sur un second accès internet, prioritarisent la voix par rapport aux autres usages, filtrent les contenus web tout en écartant les intrusions, les virus, les spoofings et autres attaques en déni de services. Eric Kratz, le fondateur d’Amiritel, ne demande qu’à pouvoir les intégrer à ses propres IPBX, de 2 à 50 postes, également distribués par NetPaq.
Keyyo Business avance lui aussi. Il peut désormais garantir la compatibilité de ses services de VoIP et de centrex IP basés sur SIP avec les IPBX d’Alcatel-Lucent, Panasonic, Adept, Amiritel, Avaya et d’Epygi, les passerelles Patton, ainsi que les terminaux IP Linksys-Cisco, Siemens, Thomson et Zyxel. Il annonce plus de 4.000 entreprises clientes pour près de 25.000 lignes VoIP actives. Mais son concurrent Acropolis Telecom affiche de son côté plus de 45.000 utilisateurs, et B3G plus de 65.000.
Qui croire ? Aux tables rondes d’IP Convergence, Nicolas Amestoy de Scholè Marketing, a dévoilé d’autres chiffres. Selon l’étude de marché qu’il a réalisée pour la Ficome, le taux de pénétration de l’IP dans les établissements français de plus de 6 personnes serait actuellement de 16 %, soit un parc de 78.000 sites et de 431.000 postes. Pour l’IP centrex, ce taux est de 4 %. Selon lui, l’IP pourrait gagner plus de 4 % supplémentaires par an, soit quelque 20.000 nouveaux établissements, par simple nécessité de renouvellement des équipements.